Les villes sont responsables d’environ 20 % des émissions mondiales de méthane causées par l’activité humaine. Toutefois, la plupart d’entre elles ne recueillent pas les données sur l’ensemble des sources de ce puissant gaz à effet de serre. En 2020, une équipe dirigée par l’Université McGill a mesuré les émissions de méthane provenant de diverses sources à Montréal. Elle a constaté que deux des quatre plus importantes sources de méthane de la ville, soit les vieux sites d’enfouissement et les bouches d’égout, ne sont pas incluses dans les rapports sur les gaz à effet de serre municipaux. Il est donc plus difficile pour la Ville de s’attaquer à l’ensemble du problème ou de réaliser son objectif .
³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð fournit les premières mesures directes des émissions de méthane à Montréal et au Québec de même que des mesures détaillées pour chaque source d’émissions de méthane, comme le type de bouche d’égout ou d’infrastructure de gaz naturel. Les résultats mettent en évidence l’importance de la collecte d’informations sur les différentes sources de méthane pour la mise en place de stratégies d’atténuation adaptées à chaque situation. Ces résultats devraient être utiles non seulement aux chercheurs et aux chercheuses du Canada et du monde entier, mais également au milieu politique.
« Les villes sont bien placées pour réduire les émissions de méthane parce qu’elles font face à moins de difficultés politiques que les plus grands organes comme les provinces, les États, les territoires et les pays », explique Mary Kang, professeure adjointe au Département de génie civil de l’Université McGill et auteure en chef de l’article récemment publié dans . « Cela dit, les rapports sur les gaz à effet de serre municipaux sous-estiment souvent les émissions et ont tendance à être basés uniquement sur quelques mesures mises en place ailleurs, ce qui complique l’élaboration de stratégies d’atténuation applicables concrètement. »
Des données essentielles pour des décisions éclairées
Afin de proposer à la Ville des stratégies d’atténuation applicables concrètement, l’équipe a mesuré les émissions de méthane provenant de plus de 600 sources dans la ville, dont les vieux sites d’enfouissement et les bouches d’égout (la deuxième et la troisième source de méthane en importance, respectivement) ainsi que les fuites de gaz naturel.
« Pour trouver des façons efficaces et rentables de réduire les émissions de méthane, nous devons tenir compte de plusieurs éléments qui varient selon la source des émissions », explique James Williams, doctorant et auteur principal de l’article. « Par exemple, les vieux sites d’enfouissement ont le plus grand potentiel de réduction du volume des émissions de méthane, mais ils entraînent les coûts d’atténuation les plus onéreux, à moins qu’on se concentre seulement sur les sites d’enfouissement dont les émissions sont les plus élevées. En ce qui concerne les émissions provenant de fuites de gaz naturel, si nous priorisons la réparation de compteurs industriels à fortes émissions, nous pourrons réduire grandement les coûts d’atténuation et les émissions. La même chose ne s’applique pas aux compteurs résidentiels : en priorisant ces derniers, nous n’obtiendrons que de petites réductions à un coût accru. »
Pour bien comprendre comment les émissions de méthane peuvent être réduites, l’équipe de recherche compte prendre d’autres mesures de l’ensemble des sources de méthane de la ville. Elle s’assurera ainsi qu’aucune source importante d’émissions n’a été exclue. L’équipe prévoit également se pencher sur les émissions de méthane provenant de sources telles que les cours d’eau et les canaux urbains.
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L’article «  », par James P. Williams, Sebastien Ars, Felix Vogel, Amara Regehr et Mary Kang, a été publié dans Environmental Science and Technology.