Le 16 mars dernier, l’honorable Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères, a rencontré des étudiant(e)s au campus du centre-ville afin de discuter de l’engagement du Canada sur la scène mondiale.
Quelque 150 étudiant(e)s de l’Université McGill ont convergé vers la salle Redpath pour assister à un échange entre la ministre Joly et Martha Crago, vice-principale (Recherche et innovation) à l’Université McGill. La discussion a été suivie d’une période consacrée aux questions des étudiant(e)s.
Des temps difficiles
La guerre en Ukraine et la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique, lancée récemment, figuraient en tête de l’ordre du jour de cet échange sur l’état du monde.
Lors de sa récente visite en Ukraine, la ministre Joly a réaffirmé l’engagement du Canada à appuyer l’effort de guerre en Ukraine et à participer à la reconstruction du pays. Le Canada, a souligné la ministre, déploie ses ressources et son expertise pour retirer des mines terrestres, offrir de l’aide psychologique aux survivant(e)s d’actes de violence sexuelle et poursuivre en justice des auteurs de crimes de guerre.
« Même après la victoire de l’Ukraine, donc même après la guerre, l’Ukraine va encore se trouver à vivre à côté d’un voisin extrêmement dangereux, la Russie. Et donc, mon but c’était de parler des objectifs, des besoins de sécurité à long terme de l’Ukraine. Donc, comment au Canada, on peut amener cette conversation-là ? »
Le Canada, pays de l’Indo-Pacifique
Se transportant de l’Europe à l’Asie, la vice-principale Crago a demandé à la ministre Joly de présenter la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique – lancée récemment et dont le budget totalise 2,3 milliards de dollars – ainsi que ses retombées potentielles pour une université de recherche comme McGill.
Soulignant les liens historiques entre le Canada et l’Europe ainsi que les solides rapports de notre pays avec les États-Unis, la ministre a affirmé que le Canada devait prendre acte de l’importance d’établir des liens avec l’Asie et d’asseoir son statut de pays de l’Indo-Pacifique. Elle a également présenté les principaux aspects de la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique touchant la sécurité, le commerce, les changements climatiques et l’enseignement supérieur.
« Nous gagnerions à resserrer les liens entre les gens », a déclaré la ministre, ajoutant que la Stratégie comportait 1 000 nouvelles bourses d’études et de recherche destinées à encourager des étudiant(e)s canadien(ne)s à étudier dans la région indo-pacifique et vice-versa.
Retour sur la scène d’un débat
Lorsqu’on a demandé à la ministre Joly si, selon elle, Ottawa pouvait tirer des leçons en observant l’arène politique municipale, cette ancienne aspirante à la mairie de Montréal lors des élections de 2013 s’est remémoré son premier débat politique télévisé, qui avait justement eu lieu sur la scène de la salle Redpath.
À l’époque, se rappelle Mélanie Joly, alors qu’elle était une jeune femme relativement nouvelle en politique qui affrontait trois hommes plus âgés, on l’avait jugée digne d’être invitée à prendre part au débat télévisé avec les autres candidats à la mairie trois longs mois seulement après le début de sa campagne. Ses adversaires avaient donc eu deux semaines pour se préparer au débat, alors qu’elle n’avait eu qu’une journée.
« Mais j’étais tellement motivée que ça s’est vraiment bien passé. Certains commentateurs ont dit que j’avais gagné le débat. Mais je pense que, juste le fait d’être là , j’avais gagné le débat », a-t-elle affirmé. Bien qu’elle ne l’ait pas remportée, cette course à la mairie a été le point de départ d’une carrière en politique qui a changé sa vie.
« Ça vaut la peine de s’impliquer en politique, ça vaut la peine de prendre des risques et de s’investir en démocratie », a déclaré la ministre Joly. « C’est très, très important, surtout dans un moment où la démocratie est tenue un peu parfois pour acquise ou est mise à l’épreuve. Vous avez la chance de vous impliquer. Il faut juste lever la main. »
Du temps bien investi auprès des étudiant(e)s
Après son échange avec Martha Crago, la ministre a discuté et s’est prêtée à une séance de photos avec des membres du corps professoral, notamment Juliet Johnson (professeure de sciences politiques), Daniel Béland (directeur de l’Institut d’études canadiennes de McGill et professeur titulaire d’une chaire James-McGill au Département de sciences politiques) et Nate Fuks (directeur du Centre de psychologie clinique Virginia-I.-Douglas et professeur adjoint au Département de psychologie). Le professeur Sergii Glebov, chercheur invité de l’Odesa I. I. Mechnikov National University d’Ukraine, était également présent.
Dans la salle, des étudiant(e)s formant une longue file espéraient pouvoir s’entretenir individuellement avec la ministre Joly. Même si ses conseillers la pressaient gentiment de quitter les lieux pour se rendre à son prochain rendez-vous, la ministre Joly a pris le temps de se faire photographier avec chaque personne qui le souhaitait, de répondre à des questions sur des sujets variés – notamment sur l’efficacité des sanctions imposées à la Russie –, de prodiguer des conseils sur le choix d’une carrière en affaires étrangères et de nommer son quartier montréalais préféré (évidemment, il s’agit du quartier Ahuntsic-Cartierville, sa circonscription, mais elle a tout de même avoué avoir un penchant pour le Plateau).