Parce que c鈥檈st lorsqu鈥檕n est priv茅 de ce 脿 quoi nous sommes attach茅s que l鈥檕n en reconna卯t pleinement la valeur, Montr茅al, ville universitaire, nous manque cruellement ces jours-ci. Non pas que nos 茅tablissements soient arr锚t茅s, ni m锚me au ralenti, loin de l脿. Mais l鈥檈xtraordinaire intensit茅 de la vie universitaire n鈥檈st plus aussi visible qu鈥檃uparavant, lorsque nos campus fourmillaient d鈥檃ctivit茅 et de vie insuffl茅e par la pr茅sence de milliers d鈥櫭﹖udiants, d鈥檈nseignants et de membres du personnel.
Si on peut cependant se r茅jouir d鈥檜ne chose en ces temps difficiles, c鈥檈st que la pand茅mie a remis au centre de l鈥檃ttention le r么le essentiel du savoir et de la science, puis des universit茅s qui en sont le lieu d鈥櫭﹎ergence. Depuis le d茅but de l鈥檃nn茅e, on a pu assister 脿 une collaboration internationale sans pr茅c茅dent pour comprendre la nature du coronavirus, ses modes de transmission puis pour la mise au point de vaccins. 脌 cela s鈥檃joute l鈥檈xpertise des chercheurs pour s鈥檃ttaquer aux d茅fis multiples pos茅s par la crise sanitaire, par exemple, att茅nuer les cons茅quences du confinement dans la population et en pr茅venir les dommages tangibles et intangibles.
Dans cette course mondiale collaborative, Montr茅al n鈥檈st pas en reste. Premi猫re ville du Canada pour l鈥檌ntensit茅 de la recherche, son 茅cosyst猫me, structur茅 autour de onze universit茅s et de trois h么pitaux universitaires, est nourri par des investissements majeurs des diff茅rents fonds de recherche scientifique. Ainsi, nos 茅quipes sont 脿 pied d鈥櫯搖vre pour att茅nuer les cons茅quences de la crise.
Mais le poids de ces cons茅quences, doit-on souligner, n鈥檈st pas partag茅 茅galement au sein de la soci茅t茅. Du point de vue de la sant茅, les personnes 芒g茅es ont 茅t茅 les premi猫res victimes de la pand茅mie. Du point de vue 茅conomique, ce sont les jeunes qui sont 脿 risque puisqu鈥檌ls entreront sur le march茅 du travail au moment o霉 les r猫gles qui le r茅gissent sont sous tension.
Des stages r茅mun茅r茅s dans des organisations priv茅es, publiques ou communautaires sont une r茅ponse forte 脿 la situation. Cela est vrai de fa莽on g茅n茅rale, et encore plus pour les 茅tudiants internationaux, le stage 茅tant un moment fort de leur exp茅rience qu茅b茅coise et qui, souvent, s鈥檃v猫re d茅terminant dans leur d茅cision de rester ici pour contribuer 脿 l鈥檈ssor de notre m茅tropole. Une contribution d鈥檃utant plus strat茅gique qu鈥檌ls viennent diversifier le bassin de talent de Montr茅al, et que la diversit茅 est aujourd鈥檋ui consid茅r茅e comme l鈥檜n des facteurs cl茅s de succ猫s pour la comp茅titivit茅 des organisations et des communaut茅s.
Une fois la crise pass茅e, il faut bien r茅aliser que nous ne serons pas tout simplement ramen茅s en arri猫re. Notre soci茅t茅 aura 茅t茅 profond茅ment marqu茅e par cette exp茅rience qui, 脿 bien des 茅gards, nous a plong茅s dans un avenir qu鈥檕n voyait poindre, mais beaucoup plus tard. Le virage num茅rique, le t茅l茅travail, le commerce 茅lectronique et bien d鈥檃utres tendances lourdes feront d茅sormais partie de notre quotidien.
Les universit茅s que nous dirigeons seront, comme pendant la crise, au rendez-vous pour appuyer la communaut茅 du Grand Montr茅al dans ces changements acc茅l茅r茅s. Nous participerons 脿 la d茅finition de cette 芦 nouvelle normalit茅 禄 et nous soutiendrons les citoyens pour qu鈥檌ls s鈥檃daptent et m锚me, saisissent les occasions offertes par ces changements.
Pour tirer pleinement parti de nos universit茅s, il faudra faire appel 脿 nos chercheurs pour les questions difficiles auxquelles nous ferons face. Qu鈥檌l s鈥檃gisse de repenser l鈥檃m茅nagement des villes pour qu鈥檈lles r茅pondent 脿 la r茅alit茅 post-pand茅mie, de pr茅parer notre r茅ponse aux changements climatiques, d鈥檃cc茅l茅rer le d茅ploiement 茅thique des technologies dans l鈥櫭ヽonomie ou encore, de red茅finir les r猫gles du vivre ensemble alors qu鈥檕n ne tol猫re plus les in茅galit茅s structurelles et le racisme syst茅mique, la profondeur de l鈥檈xpertise de nos professeurs et chercheurs et le fait qu鈥檌ls soient connect茅s 脿 des r茅seaux de savoir internationaux sont le gage de la qualit茅 de leur contribution.
Il faudra aussi pousser encore plus loin la relation entre la cit茅 et ses universit茅s. Le nouveau plan d鈥檜rbanisme de Montr茅al, qui est actuellement sur la planche 脿 dessin, pourrait par exemple chercher 脿 mieux d茅velopper les synergies entre nos campus et les quartiers environnants. Ou encore, les mairies des villes et arrondissements du Grand Montr茅al pourraient multiplier les partenariats avec nos 茅quipes pour que le territoire devienne une sorte de 芦 laboratoire vivant 禄 o霉 les r茅sultats des recherches appliqu茅es seraient test茅s.
En somme, t么t ou tard, nos campus reprendront vie, tout comme Montr茅al d鈥檃illeurs. Notre m茅tropole est une ville vibrante gr芒ce, notamment, 脿 l鈥櫭﹏ergie insuffl茅e par nos universit茅s et par les quelque deux cent mille 茅tudiants universitaires, dont trente-cinq mille 茅tudiants internationaux, qui y 茅voluent. Tirons-en parti. Relan莽ons Montr茅al en misant sur nos universit茅s.
Cosignataires聽:聽Graham Carr, recteur et vice-chanceli猫r de l鈥檜niversit茅 Concordia ;聽Suzanne Fortier,聽principale et vice-chanceli猫re de l鈥橴niversit茅 McGill聽;聽Magda Fusaro, rectrice de Universit茅 du Qu茅bec 脿 Montr茅al ;聽Fran莽ois Gagnon,聽directeur g茅n茅ral de l鈥櫭塩ole de technologie sup茅rieure聽;聽Luc-Alain Giraldeau,聽directeur g茅n茅ral de l鈥橧nstitut national de la recherche scientifique聽;聽Daniel Jutras, recteur de l鈥橴niversit茅 de Montr茅al聽;聽Federico Pasin,聽directeur de HEC Montr茅al聽;聽Philippe A. Tanguy,聽directeur g茅n茅ral de Polytechnique Montr茅al
