La commande devait accompagner un dossier sur les destinations touristiques de l’heure, un classement mondial intitulé , dont le Canada est sorti grand gagnant. À cette première place, le quotidien comptait associer les récits de cinq auteurs canadiens et, à son grand étonnement, madame Turcotte figurait sur la liste. « Sur le coup, tout ce qui m’importait, c’était de leur faire comprendre que j’écrivais en français. » Qu’à cela ne tienne, le plus prestigieux quotidien d’Amérique ferait traduire sa nouvelle. « Le travail d’édition a été irréprochable », constate-t-elle.
Auteure d’une vingtaine de romans et recueils de poésie et lauréate du Prix littéraire du Gouverneur général du Canada de 2003 pour La maison étrangère, Élise Turcotte a enseigné au cégep pendant 23 ans. Depuis janvier, au Département d’études littéraires de l’Université d’Ottawa, l’ex-écrivain en résidence de McGill (2012-2013) donne un cours de création littéraire.
Pour le New York Times, elle s’est remémoré les petits villages estriens qui serpentent la frontière américaine. Lieu physique, géographique, mais également imaginaire, la frontière, explique-t-elle dans son texte, « illustrait l’état dans lequel je me trouvais, dans l’esprit de l’errance, à la recherche de fantômes, les miens, ceux des autres; à la recherche de mes mots, ma terre promise, ma maison construite pierre après pierre tout au long de ma vie ».
Son texte inĂ©dit est paru, comme prĂ©vu, dans , en mĂŞme temps que ceux de Madeleine Thien, Cory Doctorow, Kim Fu et Sarah Nicole Prickett. La seule surprise est survenue lorsqu’en consultant sa tablette, madame Turcotte a rĂ©alisĂ© que son texte apparaissait Ă la fois en anglais et en français. En plein cĹ“ur de l’hiver, il y a des surprises qui rĂ©confortent. « J’ai senti que ça faisait plaisir Ă un tas de gens autour de moi », conclut l’auteure.  Â