Tribune de Genève - La guerre «humanitaire» en libye va paralyser l'onu pour longtemps
Les errements de la guerre en Libye vont-ils permettre à de nombreux dictateurs de massacrer leur peuple impunément, en paralysant durablement le Conseil de sécurité de l’ONU? Pour l’heure, les polémiques entourant la mission de l’OTAN bloquent toute résolution condamnant la sanglante répression en Syrie.
Or, au vu de l’histoire récente, un effet à long terme au sein du Conseil de sécurité est à craindre. Car «l’élan des interventions internationales est très marqué par les erreurs du passé», affirme Frédéric Mégret, professeur de droit à l’Université McGill de Montréal.
Les cas de la Somalie, du Rwanda, de la Bosnie et du Kosovo «ont tous eu de profondes répercussions sur la manière dont le problème de l’intervention est perçu, analysé et défini», note le rapport qui a servi de base au concept de responsabilité de protéger (voir ci-contre) adopté en 2005 par l’ONU.