Le Devoir - Le mythe du Stradivarius
Hier après-midi, la salle de rédaction du Devoir résonnait des riches et touchantes sonorités du violoncelle Stradivarius dont jouera désormais le Québécois Stéphane Tétreault. Alors qu'il interprétait Bach et Massenet, le violoncelliste était visiblement transporté par son nouvel instrument fabriqué par le célèbre luthier italien Antonio Stradivarius. Mais le jeune musicien était-il inspiré par les qualités physiques et sonores de son instrument ou par la renommée et la valeur extraordinaires de son instrument? Des scientifiques se sont posé la question, car depuis des décennies, ils ont été nombreux à tenter d'élucider le secret de la renommée des Stradivarius, en vain.
Dans une autre expérience, Gary Scavone, professeur au Département de technologies de la musique de l'École de musique Schulich de l'Université McGill, a pour sa part observé que les musiciens professionnels sont toutefois «constants dans leurs préférences».
«Quand on leur a demandé de classer une dizaine de violons par ordre de préférence, ils en arrivaient toujours aux mêmes conclusions essai après essai. Toutefois, chaque interprète préférait un instrument différent, explique le chercheur. C'est un peu comme le vin, chacun a sa propre liste de préférences ou de critères quand ils doivent juger un instrument. Et ils ne se réfèrent pas à ces critères de la même façon. C'est très subjectif.»