Autorité respectée en sécurité des patients et en simulation, la docteure Ellen Deutsch dirige une association étatique qui surveille la sécurité des patients et examine les événements néfastes dans ce secteur. Pendant sa conférence, elle a parlé du concept de la prestation des soins comme système modifié par l’humain et a invité l’auditoire à se demander si les humains représentent le problème ou les atouts dans les efforts pour offrir des soins sécuritaires.
« Les humains sont d’excellentes ressources qui travaillent dans des conditions très difficiles. Pour améliorer les soins, il faut porter attention aux systèmes dans lesquels nous évoluons. Les systèmes de santé sont des systèmes adaptatifs complexes en constante évolution. Nous adaptons constamment notre travail aux contraintes financières et aux conditions environnementales, nous affrontons des limites, des pressions et des objectifs contradictoires. Parfois, on ne sait pas exactement quelles sont les limites de ce qui est sécuritaire. »
Pour être efficaces, nous devons être résilients et nous adapter à tout ce qui arrive pour faire ce qu’il y a de mieux pour les patients. On ne peut pas rendre un système résilient, mais on peut créer les conditions pour faire émerger la résilience – ou celles qui nuiront à cette émergence. Les principales caractéristiques de la résilience sont la capacité d’apprendre, de réagir, de surveiller et d’anticiper.
La docteure Deutsch a expliqué le concept du « travail imaginé» (conceptuel, de haut niveau) par rapport au «travail effectué» et a précisé en quoi la simulation permet de colliger de l’information pour éviter de nuire au patient en repérant les menaces. « La simulation in situ, avec de vraies équipes, de vrais patients et dans de vrais milieux, peut nous aider à comprendre le milieu de prestation des soins, à déceler les dangers latents et les problèmes systémiques ainsi qu’à améliorer notre capacité adaptative. La simulation est un outil puissant qui se rapproche peut-être le plus du “travail effectué” », affirme la docteure Deutsch.
Elle souligne également que, parfois, les choses se passent bien justement parce que les gens ont compensé. Nous devons comprendre quelle était cette compensation et ne pas la considérer comme une perte. Nous devons renforcer ce qui se passe bien et prioriser les bilans des activités qui fonctionnent.
Tant la science de l’ingénierie résiliente que la science des facteurs humains appuient la conclusion selon laquelle les humains sont les atouts, les points forts et les assises du système. Les humains ont des limites, mais ils ont aussi des capacités phénoménales: ils résolvent les problèmes, ils créent, ils inventent et ils s’améliorent. Les humains sont extraordinaires!
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