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Qu’est-ce que l’anti-juridisme? Enquête sur les sources philosophiques de l’hostilité au droit

Mardi, 16 avril, 2019 12:00à13:30
Chancellor Day Hall OCDH 16, 3644 rue Peel, Montreal, QC, H3A 1W9, CA

La Chaire MacKell Chair sur le fédéralisme et le Centre Crépeau de droit privé et comparé accueillent Vincent Lefebve, Université libre de Bruxelles, qui parlera de son projet explorant pourquoi le discours et l'action politiques contestent de plus en plus la légitimité du droit en tant qu’outil de régulation sociale et de mise en forme du monde.

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Face à la recrudescence de discours hostiles au droit et à la justice dans l’actualité politique, cette recherche vise à interroger les sources théoriques de l’anti-juridisme. Ce vocable désigne une mise en cause du droit considéré non seulement dans ses incarnations particulières (l’Union européenne, les droits de l’homme ou la magistrature, par exemple, qui font l’objet de critiques radicales), mais aussi dans son principe même. La légitimité du droit en tant qu’outil de régulation sociale et de mise en forme du monde est alors contestée.

Afin de mettre au jour les ressorts philosophiques de l’anti-juridisme, deux hypothèses sont avancées. D’une part, en dépit de la grande diversité des postures anti‑juridiques dans la pensée politique, il convient de souligner leur commune difficulté à penser l’articulation entre droit et politique. Les approches anti-juridiques s’attachent en effet soit à hiérarchiser ces deux domaines, soit à les assimiler purement et simplement en gommant leurs spécificités. D’autre part, la présente réflexion postule que l’anti-juridisme, dans ses diverses expressions, renvoie à une série de rapports affectifs au droit qui se situent entre dévalorisation et idéalisation.

S’appuyant sur ces deux hypothèses, cette recherche entend élaborer une typologie originale qui permet de classer différentes variétés de l’anti-juridisme en les rattachant à quatre courants philosophiques principaux : matérialiste, libertaire, souverainiste et déontologique. Ce travail de clarification sur le plan théorique pourrait constituer un préalable utile à l’exploration de voies philosophiques qui, en raison de l’articulation qu’elles proposent entre droit et politique, s’avèrent aptes à prendre en charge le phénomène juridique dans sa complexité constitutive et ainsi à répondre à l’anti-juridisme.

À propos du conférencier

Vincent Lefebve est juriste et philosophe. Il est actuellement maître de conférences à l’Université libre de Bruxelles où il enseigne la théorie et la philosophie du droit. Il est également chercheur associé à l’Institut des Hautes études sur la justice à Paris. En 2013, il a défendu une thèse de doctorat consacrée à la pensée juridique de Hannah Arendt qui a fait l’objet d’une publication en 2016 (Politique des limites, limites de la politique. La place du droit dans la pensée de Hannah Arendt, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, coll. « Philosophie politique : généalogies et actualités »).

Durant ses recherches postdoctorales, Vincent Lefebve s’est intéressé aux représentations du juge et de la justice au cinéma. Plus récemment, il s’est attaché, d’une part, à interroger la notion de contentieux stratégique à la lumière de certains de ses usages sociaux contemporains et, d’autre part, à questionner les sources philosophiques de l’anti-juridisme, phénomène qui connaît actuellement une renaissance dans le discours et l’action politiques.

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