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L'Institut du Cancer Rosalind et Morris Goodman est désormais situé sur

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Témoignages d'anciens élèves : Une carrière professionnelle construite sur la scène internationale

Patrick Nédellec, ancien élève de l'ICG, nous parle de son temps dans le laboratoire de la Pre Nicole Beauchemin et de ce qu'il fait maintenant.

Quelle est votre relation avec l’ICG?

Durant ma maĂ®trise Ă  l’UniversitĂ© ParisĚýVI (aujourd’hui Sorbonne UniversitĂ©), j’ai voulu poursuivre mes Ă©tudes au Canada. Ă€ l’époque, l’enseignement français me semblait trop thĂ©orique et j’avais envie d’ouvrir mes horizons Ă  l’international. Je voyais le Canada comme un pays accueillant qui faisait le pont entre l’Europe et les États-Unis. Étant donnĂ© que mon anglais n’était pas très bon, je me suis dirigĂ© vers la ville de QuĂ©bec, oĂą j’ai rĂ©alisĂ© une maĂ®trise en biochimie. J’ai ensuite intĂ©grĂ© l’équipe du laboratoire de la PreĚýNicole Beauchemin Ă  la Division de mĂ©decine expĂ©rimentale du DĂ©partement de mĂ©decine au Centre du cancer de McGill (aujourd’hui l’Institut du cancer Rosalind et Morris Goodman), enĚý1991. Mon choix se basait sur mon intĂ©rĂŞt pour la recherche Ă  l’intersection de la science et de la mĂ©decine, sur la rĂ©putation internationale du Centre et sur mon dĂ©sir de travailler en anglais. Pendant les quatre annĂ©es suivantes, j’ai travaillĂ© sur la caractĂ©risation et l’étude fonctionnelle des gènes codant la glycoprotĂ©ine biliaire (BGP) murine, une protĂ©ine qui appartient Ă  la mĂŞme famille que l’antigène carcinoembryonnaire (CEA). J’ai donc caractĂ©risĂ© l’organisation, la rĂ©gulation est l’expression du gèneĚýBGP1, avec l’objectif de dĂ©velopper un modèle murin pour le cancer du cĂ´lon. En cours de route, nous avons cependant dĂ©couvert deux autres gènes (BGP2 et BGP3), portant Ă  trois le total de gènesĚýBGP chez la souris, alors que l’humain n’en a qu’un seul. Nous avons dĂ©montrĂ© que le gèneĚýBGP2 est un autre rĂ©cepteur pour le virus de l’hĂ©patite murine, et l’analyse phylogĂ©nĂ©tique du gèneĚýBGP3 a rĂ©vĂ©lĂ© un lien Ă©volutionnaire entre la famille de gènes murinsĚýBGP et les gènes de la familleĚýPSG (protĂ©ines spĂ©cifiques de la grossesse). Nos recherches ont rendu possible l’étude de la fonction du gèneĚýBGP1 dans la rĂ©organisation tissulaire en utilisant l’ablation gĂ©nique.

Que faites-vous maintenant?

Après avoir prĂ©sentĂ© ma thèse, enĚý1995, j’ai dĂ©cidĂ© de poursuivre mes recherches sur les interactions entre les virus et leurs rĂ©cepteurs et j’ai rejoint, Ă  titre de chercheur postdoctoral, le laboratoire du DrĚýMichel Brahic de l’UnitĂ© des virus lents Ă  l’Institut Pasteur. J’ai ensuite entamĂ© ma carrière au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de France et intĂ©grĂ© l’HĂ´pital PitiĂ©-SalpĂŞtrière afin de mener une recherche sur une forme particulière de dystrophie musculaire reliĂ©e Ă  la perturbation des interactions intracellulaires entre les molĂ©cules de desmine. J’y ai mis au point une approche multidisciplinaire (associant des notions de biologie cellulaire et de mĂ©canique des liquides) permettant de dĂ©terminer la viscositĂ© intracellulaire dans les cellules des patients. EnĚý2003, après près de 10ĚýannĂ©es de recherche en biologie molĂ©culaire, je me suis soumis Ă  une Ă©valuation des compĂ©tences dans le but de rĂ©orienter ma carrière vers le soutien Ă  la recherche; cette Ă©valuation a rĂ©vĂ©lĂ© un penchant prononcĂ© pour l’administration de la recherche, en particulier pour ses aspects internationaux. J’ai donc envoyĂ© ma candidature au ministère de l’Europe et des Affaires Ă©trangères, oĂą j’ai d’abord occupĂ© un poste d’attachĂ© Ă  la coopĂ©ration scientifique Ă  Copenhague, puis un poste d’attachĂ© Ă  l’innovation Ă  Beijing. J’ai appris Ă  soutenir les activitĂ©s de recherche internationales au cours de cette pĂ©riode. Je suis retournĂ© au CNRS enĚý2011, Ă  titre de directeur du bureau de Beijing, après quoi j’ai pris la direction du DĂ©partement des relations internationales et europĂ©ennes, au siège social du CNRS (Ă  Paris). EnĚý2021, j’ai Ă©tĂ© nommĂ© dĂ©lĂ©guĂ© aux affaires europĂ©ennes et internationales pour le ministère français de l’Enseignement supĂ©rieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ă€ la direction d’un dĂ©partement comptant plus de 90Ěýpersonnes, j’ai pour mission de faire appliquer les politiques europĂ©ennes et internationales du ministère.

Auriez-vous un conseil à donner aux prochaines générations?

Les parcours professionnels sont de plus en plus diversifiés; il est rare, de nos jours, qu’une personne conserve la même carrière toute sa vie. C’est dans cette optique que je conseille aux jeunes de bien comprendre ce qui les anime. C’est mon intérêt pour le soutien à la recherche internationale qui m’a servi de boussole et qui a orienté mes choix. J’ai compris très tôt que je voulais travailler dans le domaine des relations internationales et ma décision de mener mes études supérieures au Canada n’était que la première d’une série de décisions aiguillées par cette boussole. J’ai le sentiment que chacun de mes choix m’a permis d’atteindre le poste que j’occupe aujourd’hui.

Comment votre formation à l’ICG a-t-elle contribué à votre développement professionnel?

En plus du dĂ©fi scientifique intrinsèque aux postes Ă  l’ICG, j’ai dĂ» composer avec la difficultĂ© additionnelle de travailler en anglais. C’était un choix dĂ©libĂ©rĂ© – il Ă©tait associĂ© Ă  une courbe d’apprentissage abrupte, mais je ne le regrette pas du tout. Je suis très reconnaissant Ă  la PreĚýBeauchemin et Ă  toute son Ă©quipe pour leur soutien et pour m’avoir appris la rigueur et le professionnalisme. Ma carrière n’aurait pas Ă©tĂ© la mĂŞme sans cette expĂ©rience. J’ai aussi beaucoup de gratitude pour les membres du personnel de l’ICG de l’époque; j’ai conservĂ© de très bons souvenirs de leur gentillesse Ă  mon Ă©gard.

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