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Lashanda Skerritt reçoit la bourse d'études supérieures du Canada Vanier

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 28 July 2020

Par Yasmine Elmir

Lashanda Skerritt, candidate au doctorat au Département de médecine de famille, fait partie de la dernière cohorte de boursiers canadiens Vanier. Cette bourse est la plus prestigieuse du Canada pour les doctorants. Les boursiers Vanier sont des étudiants ayant fait preuve de leadership et qui parviennent à un niveau élevé de réussite dans les domaines des sciences sociales, humaines et naturelles, du génie ou de la santé. La recherche doctorale de Lashanda vise à produire des preuves à l’appui de soins de santé génésique de haute qualité pour les femmes vivant avec le VIH. Cette recherche est supervisée par la Dre Alexandra de Pokomandy, co-directrice de recherche, professeure agrégée au Département de médecine de famille, et la Dre Angela Kaida, professeure agrégée et titulaire d'une chaire de recherche du Canada sur les perspectives mondiales en matière de VIH et de santé sexuelle et génésique à la Faculté des sciences de la santé de l’Université Simon Fraser.

« Le programme de doctorat en médecine de famille et en soins primaires fournit une base aux apprentis chercheurs pour étudier les contextes sociaux et structurels complexes dans lesquels les services de santé sont fournis », explique Lashanda. « J’ai été intéressée par ce programme parce que j’ai eu l’occasion d’apprendre au sein d’une communauté de chercheurs ayant des compétences méthodologiques et disciplinaires différentes. Grâce aux cours et aux séminaires, j’ai pu remettre en question mes perspectives théoriques et épistémologiques en tant que chercheuse et j’ai appris toute une série de méthodes et d’approches de recherche. Pour ma recherche doctorale, j’applique des approches innovantes à l’analyse des données épidémiologiques. Le programme est un lieu où je peux explorer et développer ces approches innovantes, et je me suis sentie encouragée à le faire à chaque étape de ma formation. »

Avec les progrès en matière de traitement, le VIH n’est plus une condamnation à mort. « Les gens vivent plus longtemps et en meilleure santé avec le VIH par rapport aux premières années de l’épidémie. Cela a entraîné un changement dans les besoins de santé reproductive des personnes vivant avec le VIH, en particulier des femmes », explique Lashanda, qui a été intéressée par le domaine du VIH en raison de la riche histoire d’activisme qui est associée à la maladie. Les femmes séropositives, qui représentent aujourd’hui près du quart des personnes vivant avec le VIH au Canada et plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH dans le monde, ont des désirs reproductifs similaires à ceux des femmes séronégatives. Des progrès médicaux et scientifiques ont été réalisés, mais les pratiques en matière de soins de santé ont pris du retard. Afin d’améliorer les soins de santé génésique, les recherches de Lashanda visent à comprendre les lacunes existantes en matière de soins et la manière de les combler. Ce travail s’appuie sur les données de 1 422 femmes vivant avec le VIH inscrites à CHIWOS, une étude canadienne conçue par, pour et avec des femmes vivant avec le VIH. Intégrant les perspectives des femmes tout au long des analyses, Lashanda examinera si les femmes discutent de leurs objectifs génésiques avec leurs prestataires de soins de santé, et comment les femmes donnent la priorité à leurs soins génésiques parmi les autres aspects de leurs soins du VIH. Les résultats obtenus permettront de formuler des recommandations fondées sur des données probantes afin de fournir des soins répondant aux besoins et aux priorités des femmes vivant avec le VIH au Canada.

« Mes travaux me rappellent constamment que l’implication de la communauté et la défense de ses intérêts sont des moteurs importants de la connaissance scientifique et médicale », ajoute Lashanda. « Non seulement j’apprends à connaître l’engagement des patients et la recherche axée sur le patient, mais je mets ces approches en pratique dans ma recherche doctorale. J’ai également le privilège de faire partie d’une équipe de recherche qui comprend des femmes ayant vécu des expériences avec le VIH, des prestataires de soins et des épidémiologistes. Cette fusion de différents types d’expertise précieuse me procure un environnement incroyablement enrichissant qui me permet de bâtir les bases de ma future carrière de chercheuse. »

En dehors de ses études doctorales, Lashanda participe également à des initiatives en faveur de la diversité et de l’égalité dans les professions de santé et les programmes de formation des cliniciens-chercheurs. « Être sélectionnée comme boursière Vanier est un honneur. Pour moi, ce prix est non seulement une reconnaissance de mes capacités et de mon potentiel en tant que chercheuse, mais aussi une affirmation de mon appartenance au monde académique », déclare Lashanda. « Les événements récents nous ont rappelé que le racisme systémique est répandu dans toute la société, et le milieu universitaire ne fait pas exception. Les Noirs, les Autochtones, les personnes de couleur et les femmes se heurtent à des obstacles uniques à l’avancement de leur carrière. Ces voix sont incroyablement importantes dans la recherche universitaire, mais elles sont souvent sous-représentées. J’espère qu’en me joignant à la prestigieuse cohorte des boursiers du Canada Vanier, je pourrai encourager tous ceux qui doutent que le milieu universitaire soit un environnement dans lequel ils peuvent s’épanouir, que non seulement ils y ont leur place, mais que leur voix est nécessaire. » Félicitations Lashanda!

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