La télémédecine dans une pandémie : la Dre Mylène Arsenault évoque l'importance de cet outil
Par Yasmine Elmir
La Dre Mylène Arsenault, médecin de famille au GMF-U Herzl, se consacre corps et âme à tout ce qu’elle fait. Passionnée par le volet enseignement de la formation médicale, elle est très consciente de la position privilégiée qu’occupent les médecins de famille dans le soutien qu’ils apportent à leurs patients dans les situations difficiles. « J’aime beaucoup notre rôle à promouvoir la santé et la guérison de nos patients et c’est pourquoi j’ai choisi la médecine de famille », explique la Dre Arsenault, qui a fait son MDCM et sa résidence à l’Université McGill, cette dernière au sein du département de médecine familiale du GMF-U Herzl. Après avoir terminé sa résidence, la Dre Arsenault a vécu à Adélaïde, en Australie, pour quelques années avant de revenir au Canada et à son alma mater. « J’ai vécu une expérience formidable en enseignement à l’École de médecine d’Adélaïde, ce qui m’a ramenée à McGill en 2010 », évoque-t-elle.
Ces jours-ci, la Dre Arsenault s’intéresse à la survie au cancer et travaille actuellement sur deux projets impliquant des patients atteints de cancer de la tête et du cou, ou d’un cancer colorectal. « Je m’intéresse à la mise en œuvre du modèle de soins partagés pour les survivants du cancer, un modèle qui repose sur une collaboration continue, à n’importe quel stade de la trajectoire du cancer, entre l’oncologie et les soins primaires », dit-elle.
Elle défend l’importance de la participation et de la responsabilisation des patients dans les soins. « Ma passion concernant la survie au cancer vient du fait que j’ai vécu un cancer avec mon fils lorsqu’il avait trois ans. Notre expérience m’a fait réaliser à quel point des soins complets et coordonnés sont essentiels dans le parcours des patients atteints de maladies complexes. » La Dre Arsenault veut sensibiliser les gens aux besoins des survivants du cancer, car cela a un effet à long terme sur les patients. « Parfois, je sers de point d’ancrage à mes patients, surtout lorsqu’ils sont confrontés à des diagnostics de cancer difficiles, et qu’ils reçoivent beaucoup d’informations et ne savent pas quelles décisions prendre. Je me sens privilégiée de pouvoir les orienter dans leur prise de décision. »
Les Dres Arsenault et Barbara Evans, médecin de famille et professeure adjointe au Département de médecine de famille, ont créé un guide de télémédecine lorsque la pandémie de la COVID-19 a atteint le Québec. Les patients vulnérables de la Dre Arsenault étaient dans ses pensées lorsqu’elle a commencé à travailler sur ce projet. « Nous avons réalisé que nous devrions pratiquer la distanciation sociale et que la COVID-19 pose un risque accru pour les patients atteints de cancer », dit-elle. La télémédecine est un moyen efficace de réduire la transmission communautaire du virus COVID-19, tout en continuant à être là pour les patients afin de les guider dans les périodes d’incertitude. La Dre Arsenault a été inspirée par des collègues qui utilisaient déjà la télémédecine dans le secteur privé. « La télémédecine ne fait pas partie de notre programme d’études, nous ne l’avions pas explorée avant, » ajoute-t-elle. Le guide a été créé pour aider les résidents, médecins et autres professionnels de la santé du GMF-U Herzl, afin qu’ils puissent pratiquer la télémédecine en toute sécurité. « Je suis convaincue que c’est le leadership du Dr Mark Karanofsky, directeur d’unité de la clinique Herzl, qui a joué un rôle important dans notre succès. »
Alors que le guide de télémédecine a été initialement créé pour la clinique Herzl, il a été partagé avec un certain nombre d’universités au Québec. L’outil a également été partagé sur le site web de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec en tant que ressource à leur intention. « La télémédecine nous permet de rester en contact avec nos patients. La distance n’est plus un facteur de bonne qualité des soins », explique la Dre Arsenault. « La télémédecine ne peut remplacer les consultations en personne, mais elle devrait continuer à les compléter après la pandémie. Nous devrions toujours nous demander si la télémédecine convient ou non pour l’état pathologique. »
La Dre Arsenault s’investit actuellement dans deux autres projets. « Je suis très enthousiaste à l’idée de travailler sur un projet que dirige la Dre Samira Rahimi, professeure adjointe au Département de médecine de famille. Nous utilisons l’intelligence artificielle (IA) pour aider au suivi des symptômes de patients en centres de soins de longue durée », dit-elle. « Je suis également heureuse de travailler sur un projet portant sur l’utilisation de la télémédecine en médecine familiale et les transformations rapides des GMF-U dans le contexte de la COVID-19. Nous sommes touchés par une terrible maladie en ce moment, et beaucoup de gens en souffrent, et certains ont même perdu leurs proches. Cela marquera nos cœurs pendant des années. » Quelle que soit la situation, la Dre Arsenault reste déterminée à aider ses patients vulnérables et à leur apporter le soutien dont ils ont besoin, plus que jamais en ces temps difficiles.
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