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La numérisation des spécimens végétaux d’archive : un moyen de transformer les efforts de conservation

Selon une étude de l’Université McGill, investir dans les herbiers et la numérisation des archives permettrait de recueillir les données sur la biodiversité nécessaires pour éclairer la prise de mesures et de décisions politiques
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 9 September 2024

La numérisation de plus de 300 millions d’échantillons de plantes conservés dans des musées du monde entier pourrait fournir des renseignements précieux sur la préservation de la biodiversité à l’heure des changements climatiques. C’est ce que révèle une étude menée par des scientifiques de l’Université McGill.

Numériser un spécimen d’herbier consiste tout d’abord à consigner le nom et l’emplacement d’origine de l’espèce, puis de téléverser ces données dans un répertoire numérique accessible au public.

Les auteurs de l’étude ont pris en compte les tendances constatées à partir de données déjà existantes afin de prédire comment la numérisation des 7,3 millions de spécimens végétaux non numérisés (conservés dans 88 herbiers à travers le pays) pourrait nous permettre de mieux comprendre la biodiversité végétale et, à terme, éclairer les politiques de conservation.

« Ce genre d’observations géoréférencées de la biodiversité sont essentielles pour orienter les efforts en matière de conservation, puisqu’elles fournissent des données précises sur la répartition géographique des espèces dans l’ensemble du pays », explique Isaac Eckert, doctorant au Département de biologie et auteur principal de l’étude, publiée dans Nature Communications.

« Notre étude montre que numériser le reste de nos spécimens est sans doute une méthode efficace et pratique de recueillir les données essentielles sur la biodiversité dont nous avons besoin pour éclairer la prise de mesures et de décisions politiques », ajoute le chercheur.

L’avenir de la conservation

À l’heure où les nations du monde entier s’efforcent d’atteindre leurs objectifs de conservation pour 2030 et 2050, la disponibilité et la qualité des données sur la biodiversité sont essentielles à leur réussite, précisent les membres de l’équipe de recherche.

En outre, les chercheurs espèrent que leurs conclusions aideront à faire valoir l’importance du financement pour les herbiers, d’autant plus qu’à l’heure actuelle, l’existence de certains herbiers est mise en péril en raison d’un manque de financement, comme on a pu l’observer récemment avec la fermeture de l’herbier de l’Université Duke.

« Nous avons montré que l’une des façons les plus efficaces de produire de nouvelles données sur la biodiversité est d’investir dans les herbiers, leurs collections et les experts qui les confectionnent », soutient Isaac Eckert, qui est sous la supervision de Laura Pollock, professeure adjointe au Département de biologie de l’Université McGill.

Les auteurs précisent que, parallèlement aux spécimens d’herbiers numérisés, les observations faites par la communauté ou dans le cadre de la science citoyenne (p. ex., sur des plateformes telles que iNaturalist) peuvent également fournir des données précieuses sur la biodiversité. Cela dit, les résultats des scientifiques montrent que les spécimens d’herbiers sont moins sujets aux biais et rendent mieux compte de la diversité et de la répartition des espèces végétales du Canada.

L’article « », par Isaac Eckert et coll., a été publié dans Nature Communications.

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