Les antioxydants pourraient prendre prendre un coup de vieux
L'industrie des antioxydants s'est développée à la faveur de la théorie, généralement admise par la communauté scientifique, selon laquelle ils nous protégeraient des radicaux libres, molécules toxiques produites par l'organisme lorsqu'il transforme l'oxygène nécessaire au fonctionnement des cellules. On estimait jusqu'à présent que le vieillissement était causé par un cycle "vicieux", la production accélérée de radicaux libres causant aux cellules des dommages qui entraînaient une nouvelle hausse de la production des molécules toxiques. Chercheurs au département de biologie de l'université McGill de Montréal, le professeur Siegfried Hekimi et l'un de ses étudiants, Wen Yang, ont testé cette théorie en créant des vers mutants produisant plus de radicaux libres que la normale. Ils s'attendaient à les voir mourir rapidement, mais les nématodes, de l'espèce Caenorhabditis elegans, ont vécu plus longtemps que des vers normaux ! Mieux : l'administration d'antioxydants, censés contrecarrer l'action négative des radicaux libres, a réduit leur longévité au lieu de l'augmenter.