Une nouvelle étude sur le suivi infirmier des nouveau-nés
La durée du séjour à l'hôpital des mères et de leur nouveau-né a diminué de manière importante au cours des 20 dernières années. Elle est passée en moyenne de quatre jours à moins de deux jours. Les effets du congé précoce de l'hôpital sur les nouveau-nés ont soulevé une controverse publique. Toutefois, les chercheurs de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont établi qu'un des facteurs clés déterminants de la santé du nouveau-né est le suivi infirmier plutôt que la longueur de l'hospitalisation. Leur étude a démontré que les nouveau-nés en santé se développent bien lorsqu'ils reçoivent des soins infirmiers postnataux soit à domicile, soit en clinique. La recherche des co-auteurs Anita Gagnon, Geoffrey Dougherty, Vania Jimenez et Nicole Leduc est publiée dans le numéro de juin de la revue Pediatrics.
«  Nous savions par des études antérieures que, dans la mesure où des soins infirmiers sont disponibles, les nouveau-nés en santé qui quittent l'hôpital dans les 36 heures de la naissance se développent bien. Nous avons trouvé qu'ils prenaient du poids, étaient allaités fréquemment et que les mères étaient en confiance », dit le Dr Geoffrey Dougherty, épidémiologiste à l'Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM et co-chercheur principal de l'étude. «  La deuxième étape de notre recherche a consisté à évaluer le meilleur mode de suivi infirmier postnatal. Nous avons conclu que le suivi infirmier postnatal, qu'il soit à domicile ou en clinique, avait la même efficacité. »
Plus de 500 femmes enceintes ont participé à l'étude. Elles ont été divisées en deux groupes, un groupe suivi à domicile par une infirmière de CLSC, l'autre groupe se rendant à la clinique pour le suivi. On a comparé l'état de santé des nourrissons des deux groupes à l'aide de paramètres tels que la prise de poids chez le bébé, la fréquence de l'allaitement et la satisfaction de la mère. «  Selon nos résultats, les deux modes de prestation du suivi infirmier donnent de bons résultats chez les femmes et les nourrissons présentant peu de risques de complications au plan social ou de la santé », dit Anita Gagnon.
Dans la troisième étape, on se penchera sur l'économie relative du suivi infirmier à la maison ou en clinique. Anita Gagnon espère que les résultats de ces études encourageront l'instauration de services de santé postnataux appropriés à l'intention des nouvelles mères et de leurs nourrissons.
L'étude a été financée par le Fonds de recherche en santé du Québec.