Une découverte de McGill redonne espoir aux diabétiques
Une collaboration entre des équipes de chercheurs de
l’Université McGill et de l’Université de Californie à San
Francisco (UCSF) pourrait bien raviver la flamme de l’espoir parmi
les diabétiques. Le diabète est une maladie chronique dont sont
atteintes environ 171 millions de personnes dans le monde. Elle
survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d’insuline, Ã
cause de la destruction ou du dysfonctionnement d’amas de cellules
connus sous le nom d’îlots de Langerhans. La partie exocrine du
pancréas, qui sécrète les enzymes digestives, reste par contre
intacte.
Pendant la phase embryonnaire - et vraisemblablement tout au long
de la vie - les cellules exocrines peuvent se transformer en
cellules des îlots pancréatiques et commencer à sécréter de
l’insuline. Trouver le moyen d’activer cette transformation
pourrait être porteur de grandes promesses. Seulement, les gènes
mis en cause dans ce processus ne sont pas encore complètement
connus.
L’équipe du professeur Constantin Polychronakos, du Laboratoire de
génétique endocrinienne de l’Université McGill, rattaché Ã
l’hôpital de Montréal pour enfants à l’Institut de recherche du
Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM), a fait appel à des
technologies de pointe, telles que l’analyse en microréseaux et le
séquençage en parallèle à grande échelle, pour examiner un gène
méconnu du nom de RFX6. Les chercheurs ont découvert des mutations
dans ce gène et constaté qu’elles étaient à l’origine d’un syndrome
rare de diabète néonatal caractérisé par l’absence totale d’îlots
de Langerhans. Les résultats de ces travaux seront publiés
prochainement dans la revue Nature.
L’un des collaborateurs de cette équipe, monsieur Michael German de
l’UCSF, a obtenu le même résultat chez des souris auxquelles le
gène RFX6 avait été artificiellement altéré. Celles-ci ont en effet
présenté exactement le même syndrome décelé dans les cas de diabète
néonatal. Bien que ce syndrome soit une cause extrêmement rare de
diabète, la connaissance du gène mis en cause pourrait être utile Ã
toutes les personnes atteintes de la maladie.
« Cette découverte permet d’espérer trouver un jour un traitement
curatif contre le diabète. Nous savons aujourd’hui que le gène RFX6
joue un rôle essentiel dans le processus de production de
l’insuline. Il est donc permis d’envisager la découverte d’une
thérapie génique ou d’agents thérapeutiques capables d’induire la
création de nouveaux îlots à partir des autres cellules du pancréas
», explique le professeur Polychronakos.
Cette étude a été financée par la Fondation de la recherche sur le
diabète juvénile.