Une étude confirme que le taux d'autisme infantile est élevé, mais stable
Les inquiétudes au sujet d'une « épidémie d'autisme » seront soulagées par une recherche conduite par des chercheurs du CUSM. Leur étude, publiée dans le numéro de juin de l'American Journal of Psychiatry, révèle que les troubles envahissants du développement, comme l'autisme, sont plus fréquents qu'on le croyait auparavant, mais qu'ils ne sont pas en hausse.
« Réalisée entre 1992 et 1995, notre étude initiale indiquait que 0,63 % des enfants de l'enquête souffraient d'un trouble envahissant du développement », dit le Dr Éric Fombonne, l'un des auteurs de l'étude, directeur du département de Psychiatrie à l'Hôpital de Montréal pour enfants et chef de division de la Pédopsychiatrie à l'Université McGill. « Ce résultat correspondait au triple du taux de l'autisme il y a trente ans. » La nouvelle étude visait à répéter l'étude initiale, en utilisant des cohortes subséquentes d'enfants dans les mêmes conditions expérimentales, en vue d'établir si l'autisme est en hausse.
La nouvelle étude, réalisée avec la participation de 10 903 enfants d'âge préscolaire au Royaume-Uni, a confirmé un taux élevé d'autisme, mais a clairement établi que la prévalence de l'autisme n’augmentait pas. « L'étude fournit l'estimation la plus rigoureuse jusqu'ici de l'autisme infantile; elle indique que les craintes d'épidémie ne sont pas fondées », dit le Dr Fombonne.
Les chercheurs en santé ne connaissent pas avec certitude les causes des troubles envahissants du développement, tels l'autisme; les causes évoquées vont de la vaccination infantile aux complications de la grossesse, mais les facteurs génétiques exercent une influence déterminante. « Le taux plus élevé d'autisme observé actuellement, qui se compare aux données estimatives recueillies dans le cadre d'une étude à venir sur les enfants de Montréal, pourrait simplement être le résultat d'un meilleur diagnostic et d'une sensibilisation accrue », dit le Dr Fombonne. « S'il est rassurant de savoir que l'autisme n'est pas en hausse, l'étude établit néanmoins qu'un enfant sur 165 est atteint d'un trouble envahissant du développement, ce qui a de lourdes conséquences au plan des services. »
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