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Une équipe du CUSM évalue un nouveau test HIV sur la salive pour prendre le virus de vitesse

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 5 May 2008

En cas de doute, le délai nécessaire pour obtenir le résultat d’un test VIH peut sembler une éternité, surtout dans les situations d’urgence où il est important de savoir tout de suite. De plus il nécessite une prise de sang, invasive et souvent douloureuse. Devant la nécessité évidente d’un diagnostic plus rapide et moins contraignant, le Dr Nitika Pant Pai, de l’équipe de recherche du Dr Marina Klein au CUSM, vient de tester un nouveau test à base de salive dont le résultat est connu en environ 20 minutes! Elle présente ses résultats dans un article à paraitre le 6 mai 2008 dans PLoS Medicine (Public Library of Science, une publication en accès libre).

Pour s’affranchir des barrières liées à la prise de sang qui rebute encore de nombreux patients, ce nouveau test se base sur le fluide muqueux oral (FMO), sécrété à la base des gencives avant de devenir de la salive. En effet, le taux en anticorps du FMO est comparable à celui du plasma sanguin, ce qui en fait un excellent échantillon.

Afin d’éprouver cette technique innovante dans des conditions de vie réelles, sur des femmes enceintes et en situation précaire, la Dre Pant Pai a mené cet essais clinique à Sevagram en Inde, dans les salles de travail du Mahatma Gandhi Institute of Medical Sciences. « Dans ces cas il est vital de connaitre le sérodiagnostic de la mère très rapidement afin de pouvoir prévenir la contamination de l’enfant pendant l’accouchement. Beaucoup de femmes indiennes ne reçoivent aucun soin pendant leur grossesse et donc ne sont pas testées pour le VIH. Ces tests en salle de travail sont donc leur dernière chance pour éviter de transmettre le virus à leur nouveau-né. De plus la prise de sang est fréquemment refusée par les patientes indiennes, alors que la prise de salive ne pose aucun problème », explique la Dre Pant Pai.

C’est dans ce genre de situation que ce test révèle tout son potentiel. Ainsi 1222 mères ont été testées dans les salles de travail, en parallèle par la salive et le sang. Les résultats des 2 types de tests ont concordé dans 100 pourcent des cas. De plus l’utilisation de ce test à base de salive a permis de révéler le statut VIH-positif de plusieurs femmes qui ignoraient leur infection. Ces femmes ont reçu un traitement spécifique afin de réduire les probabilités de transmission du virus à leur nouveau-né. Une preuve éclatante de l’exactitude de ce nouveau test oral, et de sa facilité d’utilisation!

Son principe est le même que pour les tests de grossesse : l’immuno-chromatographie, qui permet de faire agréger les anticorps contenus dans le fluide muqueux oral au contact des antigènes (molécules de reconnaissance du virus) contenus dans le test. Il suffit de recueillir le FMO sur un bâtonnet, également semblable à celui du test de grossesse, et de le placer dans un petit tube qui contient une solution particulière. Entre 20 et 40 minutes après le résultat apparait sous forme d’une ligne violette au sommet du bâtonnet si le résultat est positif.

« Les tests rapides à base de salive ne sont pas encore utilisés au Canada où ils rencontrent beaucoup de scepticisme, pourtant leur efficacité est maintenant démontrée, sur tous les sous-types du HIV-1 et du HIV-2 », regrette la Dre Pant Pai. Ils pourraient pourtant s’avérer d’une grande utilité pour les personnes fragiles et à risque qui sont souvent mal suivies médicalement. Un test rapide et peu couteux diminuerait le nombre des patients qui ignorent leur statut positif.

Ces recherches ouvrent, à long terme, la voie à une utilisation plus régulière des tests VIH à base de salive pour prévenir la transmission mère-enfant du virus. Cela pourrait également permettre d’envisager dans le futur la commercialisation d’un test rapide disponible en pharmacie.

Cette étude a été financée en partie par le Canadian HIV Trials Network (CTN).

La Dre Nikita Pant Pai effectue son post-doctorat au Département des maladies infectieuses et de l’immunodéficience du CUSM.

La Dr Pai tient à remercier Dr Marina Klein (CUSM, Montréal) et Dr Madhukar Pai (Ï㽶ÊÓƵ, MUHC, Montréal), pour leur soutien et leurs conseils. Elle remercie aussi Dr S. Chabbra, Dr Ritu Barick, Dr SP Kalantri, and Dr Poonam Shivkumar (MGIMS, India), Dr Jackie Tulsky and Dr Deborah Cohan (UCSF, San Francisco), pour leur soutien tout au long de ce projet. Avant tout, ce projet n’aurait pas été possible sans les efforts des coordonnateurs de projet qui ont travaillé sans relâche pour tester et conseiller les femmes enceintes.

La Dre Pant Pai dédicace cette étude aux femmes des campagnes en Inde qui surmontent des défis énormes dans leur bataille contre le VIH-SIDA.

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l’Université McGill. L’Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L’Institut de recherche est à l’avant-garde des connaissances, de l’innovation et de la technologie. La recherche de l’Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées.

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