Un ancien médicament gastrointestinal ralentit le vieillissement, selon des chercheurs de McGill
De récentes études menées sur des animaux ont montré que le clioquinol - un médicament mis au point il y a plus de 80 ans pour le traitement de la diarrhée et d'autres troubles gastrointestinaux - peut renverser la progression des maladies d'Alzheimer, de Parkinson et de Huntingdon. Les chercheurs ont énoncé diverses hypothèses pour tenter d'expliquer comment un composé pouvait à lui seul avoir des effets semblables sur trois maladies neurodégénératives sans lien entre elles.
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Les chercheurs de l'Université McGill ont découvert une nouvelle piste spectaculaire : selon le Dr Siegfried Hekimi et ses collègues du département de biologie de l'Université McGill, le clioquinol agirait directement sur la protéine CLK-1, aussi appelée familièrement « clock-1 », et pourrait ralentir le processus de vieillissement. Une version préliminaire de leur étude a été publiée au mois d'octobre 2008 sur le site Internet du Journal of Biological Chemistry.
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« Le clioquinol est un puissant inhibiteur de CLK-1, explique le Dr Hekimi, titulaire de la Chaire de zoologie Strathcona et de la Chaire Robert Archibald et Catherine Louise Campbell de biologie du développement. Comme la protéine CLK-1 influence la longévité chez les invertébrés et les souris et comme il s'agit de trois maladies neurodégénératives liées à l'âge, nous avons formulé l'hypothèse que le clioquinol a un effet sur celles-ci parce qu'il ralentit le processus du vieillissement. »
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Autrefois prescrit couramment en Europe et en Asie pour le traitement de troubles gastrointestinaux, comme la diarrhée et la shigellose, le clioquinol a été retiré du marché parce qu'on a soupçonné l'existence d'un lien entre ce médicament et une flambée dévastatrice de cas de neuromyélite subaiguë avec névrite optique au Japon, au cours des années 1960. Toutefois, en l'absence d'études scientifiques rigoureuses menées à l'époque et en raison du fait que le clioquinol a été utilisé en toute sécurité par des millions de patients avant et après l'éclosion des cas de neuromyélite au Japon, des chercheurs estiment que le lien entre ces cas et le clioquinol n'a pas été démontré.
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Le Dr Hekimi précise que le mécanisme exact d'inhibition de CLK-1 par le clioquinol fait toujours l'objet de recherches. « Parmi les hypothèses examinées, on se penche sur le rôle possible des métaux, puisque le clioquinol est un chélateur métallique », indique-t-il. La chélation est un mode de fixation des cations métalliques qui est souvent utilisé dans le traitement des empoisonnements aux métaux lourds.
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Malgré son optimisme, le Dr Hekimi se montre prudent lorsqu'on lui demande si le clioquinol pourrait devenir un traitement contre le vieillissement.
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« Le médicament affecte un gène dont l'inhibition peut ralentir le processus de vieillissement, dit-il. Cela signifie que nous pouvons modifier la rapidité du processus de vieillissement. C'est peut-être pour cette raison que le clioquinol a un effet sur diverses maladies qui sont toutes liées à l'âge. »
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Néanmoins, il avoue être préoccupé par l'interprétation que l'on pourrait donner à ces résultats.
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« Le risque, c'est qu'il est possible de se procurer un kilogramme de ce composé auprès d'un fournisseur de produits chimiques, mais nous ne souhaitons pas que les gens commencent à expérimenter le produit sur eux-mêmes. Le clioquinol présente un potentiel de toxicité élevé si on en fait un emploi abusif; des recherches plus poussées devront être réalisées. »
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À PROPOS DE L'UNIVERSITÉ McGILL
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Fondée à Montréal, au Québec, en 1821, l'Université McGill se classe comme chef de file parmi les universités canadiennes. McGill compte deux campus, 11 facultés, 10 écoles professionnelles, 300 programmes d'études et au-delà de 33 000 étudiants, originaires de 160 pays. L'Université accueille plus de 6 200 étudiants étrangers, qui composent près de 20 pour cent de sa population étudiante. Près de la moitié de ses étudiants ont une langue maternelle autre que l'anglais - dont 6 000 francophones.