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Traiter le VIH plus tôt pour diminuer le risque de décès

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 14 April 2009

Une nouvelle étude nord-américaine prouve que commencer un traitement antirétroviral plus tôt  pourrait diminuer le risque de décès jusqu'à 94%.

Traiter le plus tôt possible : une règle générale de bon sens pour la plupart des maladies… sauf pour le VIH-SIDA qu'on ne traite qu'à partir d'un certain seuil de disparition des cellules immunitaires appelées " CD4+ ". Les résultats d'une étude nord-américaine dont fait partie l'équipe du Dr Marina Klein, de l'Institut de recherche du CUSM, va à l'encontre de ce consensus. Ils démontrent que le risque de décès des patients séropositifs diminue de 69% à 94% si leur traitement est commencé plus tôt que les recommandations officielles.
Cette étude, publiée récemment dans le New England Journal of Medicine, pourrait avoir une influence considérable sur les pratiques médicales.

Traiter plus tôt diminue le risque de décès …
Plus précisément : le risque de décès diminue de 94% pour les patients commençant leur traitement anti-VIH quand leur taux de cellules CD4+ est supérieur à 500 cellules par millilitre, par rapport à ceux qui le commencent quand ce taux est inférieur à 500. De plus les patients commençant un traitement quand leur taux de cellules CD4+ est compris entre 350 et 500 cellules par millilitre voient leur risque de décès diminuer de 69% par rapport à ceux qui commencent avec un taux inférieur à 350.

" Les directives officielles recommandent de commencer le traitement anti-VIH quand le taux de cellules CD4+ est inférieur à 350 cellules par millilitre. Ce taux a été calculé à partir de données liées à des médicaments plus anciens et provoquant plus d'effets secondaires que les traitements actuels, " explique la Dr Klein. " Les thérapies actuelles génèrent moins d'effets secondaires, sont mieux tolérées et plus efficaces. Il est donc sécuritaire de commencer à soigner les patients plus tôt. "

Cette étude est la première de cette amplitude à mesurer les risques de décès en fonction de l'avancement de l'infection au moment du début du traitement. Les données ont été tirées de plusieurs banques de données en Amérique du Nord, dont celle gérée le Dr Klein à l'Institut Thoracique de Montréal. Au total les chercheurs ont analysé les données de 17517 patients entre 1996 et 2005.

… et de maladies en général
" Nous avons remarqué que les traitements anti-VIH pourraient aussi permettre de diminuer l'incidence de maladies non liées au SIDA, telles que les maladies cardio-vasculaires, les maladies du foie, ou le cancer. Cela expliquerait en partie pourquoi un traitement commencé plus tôt réduit le risque de décès, " poursuit le Dr Klein. " Nous ne connaissons pas précisément les mécanismes derrière cette observation, mais deux hypothèses sont plausibles. Tout d'abord les médicaments soutiendraient le système immunitaire plus efficacement en agissant plus tôt; d'autre part ils empêcheraient le virus VIH de se répliquer, diminuant ainsi les inflammations. "

Malgré les recommandations officielles, la pratique actuelle tend à proposer aux patients de commencer un traitement de plus en plus tôt après la détection du virus. Cette étude pourrait permettre de renforcer cette tendance, et éventuellement de faire évoluer officiellement les directives.



La Dr Marina Klein est chercheur en " Infection et Immunité " à l'Institut de recherche du CUSM, et médecin spécialisée dans les maladies infectieuses, le VIH, et en épidémiologie clinique à l'Institut Thoracique de Montréal au CUSM. Elle est également Professeur associé en médecine à l'Université McGill.

Financement
Cette étude a été financée par le National Institutes of Health et l'Agency for Healthcare Research and Quality.

Partenaires
Cette étude a été réalisée en collaboration avec les équipes de : l'Université de Washington, Seattle (Dr Mari M. Kitahata, Dr Ann C. Collier, Steven E. Van Rompaey, Dr Heidi M. Crane), l'Université John Hopkins, Baltimore (Stephen J. Gange, Alison G. Abraham, Barry Merriman, Lisa P. Jacobson, Dr Gregory D. Kirk, Dr Kelly A. Gebo, Bryan Lau, Dr Aimee M. Freeman, Dr Richard D. Moore), l'Université d'Alabama-Birmingham, Birmingham (Dr Michael S. Saag), l'Université de Yale et le Veterans Affairs Connecticut Healthcare System, New Haven (Dr Amy C. Justice), le British Columbia Centre for Excellence in HIV/AIDS et l'Université Simon Fraser, Vancouver (Robert S. Hogg), l'Université de Californie - San Francisco, San Francisco (Dr Steven G. Deeks, Dr Jeffrey N. Martin), l'Université de Caroline du Nord-Chapel Hill, Chapel Hill (Dr Joseph J. Eron, Sonia Napravnik), le Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta (Dr John T. Brooks), l'Université de Toronto , Toronto (Sean B. Rourke, Dr Anita R. Rachlis, Liviana M. Calzavara), l'Université de Calgary, Calgary (M. John Gill), la Faculté de médecine de Harvard, Boston (Ronald J. Bosch), la Case Western Reserve University, Cleveland (Dr Benigno Rodriguez), l'Université Vanderbilt, Nashville (Dr Timothy R. Sterling), Kaiser Permanente Northern California, Oakland (Dr Michael a. Horberg, Michael J. Silverberg), le National Institute of Health, Bethesda (Dr James J. Goedert, Rosemary G. McKaig), l'Université de Californie-San Diego, San Diego (Dr Constance A. Benson).

Retrouvez ce communiqué accompagné de l'article original et d'une interview audio sur le lien :

L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l'Université McGill. L'Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L'Institut de recherche est à l'avant-garde des connaissances, de l'innovation et de la technologie. La recherche de l'Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées.
L'Institut de recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds de la recherche en santé du Québec.
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