Selon une étude du CUSM, les soins médicaux de l'arthrite juvénile entraînent des coûts financiers élevés
Une nouvelle étude menée par des chercheurs du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a établi les coûts médicaux élevés que représentent les enfants atteints d'arthrite juvénile idiopathique (AJI). Cette étude, qui sera publiée dans le numéro de février du journal Arthritis and Rheumatism, indique que le coût médical moyen annuel pour un enfant atteint d'AJI excède de 1 686 $ celui d'un enfant qui n'a pas la maladie. Ces frais sont principalement pris en charge par le système de santé canadien, mais une partie est assumée par les assurances privées. En outre, les familles qui ont un enfant atteint d'AJI encourent des pertes salariales annuelles moyennes de 1 241 $.
L'arthrite juvénile idiopathique est l'affection rhumatismale la plus courante chez l'enfant. Elle touche environ un enfant sur 1 000 au Canada. « Un grand nombre des symptômes de l'AJI ressemblent beaucoup à ceux de l'arthrite inflammatoire de l'adulte, les enfants ressentant de la douleur, de la raideur et de l'inflammation aux articulations », dit l'auteure principale de l'étude, la Dre Sasha Bernatsky, chercheuse à la division d'Épidémiologie clinique du CUSM et professeure adjointe à la Faculté de médecine de l'Université McGill. « Contrairement à l'arthrite des adultes, on connaît très mal l'impact économique de l'arthrite juvénile », a-t-elle dit. « Notre étude indique que l'AJI est l'une des maladies chroniques les plus coûteuses de l'enfance. Outre les coûts financiers, l'AJI entraîne des coûts sociaux importants pour l'enfant et pour la famille. »
La nouvelle étude est la première à évaluer la lourde charge financière que représentent les soins à donner aux enfants atteints d'AJI et elle vise à assurer à ces patients des soins médicaux optimaux. Les chercheurs ont distribué des questionnaires portant sur les médicaments et les services de santé aux familles de 155 enfants souffrant d'AJI et à 181 familles de contrôle dans deux hôpitaux, à Montréal et à Vancouver au Canada.
« Les coûts médicaux moyens associés à l'AJI, de 1 686 $, sont beaucoup plus élevés que ceux du groupe de contrôle », dit la Dre Bernatsky. « Cela s'explique en partie par le coût supérieur des médicaments prescrits pour l'AJI ainsi que des spécialistes, des professionnels de la santé et des tests diagnostiques. » Les chercheurs ont également demandé aux parents de préciser l'absentéisme au travail découlant des soins à donner à leurs enfants. Sur le plan salarial, le manque à gagner des parents d'enfants atteints d'AJI est plus du triple de celui de la population de contrôle.
L'étude n'a pas chiffré les coûts médicaux et sociaux à long terme qu'entraîne le traitement inadéquat de l'arthrite pendant l'enfance. « L'inflammation active continue et les lésions articulaires consécutives peuvent avoir un impact social important pour la personne touchée », dit la Dre Bernatsky. Par exemple, en regard des enfants non atteints d'arthrite, les patients souffrant d'AJI perdent davantage de jours de scolarité, en moyenne de une à deux semaines par année. Chez les enfants atteints d'AJI, les enfants comptant au moins un jour d'absence scolaire par an sont près de deux fois plus nombreux que chez les enfants sans AJI. « Des interventions plus efficaces, même si elles entraînent des coûts initiaux de soins de santé plus élevés, peuvent très bien correspondre à des économies importantes à long terme », a-t-elle noté.
« La compréhension des facteurs qui influent sur les coûts des soins de santé peut aider les cliniciens et les décideurs dans l'affectation des ressources, considération qui gagne en importance dans la période actuelle de restrictions économiques pesant sur les systèmes de santé », dit la Dre Bernatsky. « Nous espérons que nos résultats contribueront à motiver les responsables des politiques à donner aux patients un bon accès aux soins médicaux optimaux. »
Article : , Arthritis
and Rheumatism, février 2007.
Sasha Bernatsky,
Ciaran Duffy, Peter Malleson, Debbie Ehrmann Feldman, Yvan Saint-Pierre et
Ann E. Clarke.
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