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Risque de suicide plus élevé chez les jeunes s’identifiant comme gais, lesbiennes ou bisexuels

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 5 February 2010

L'attraction et les comportements sexuels entre personnes du même sexe, des facteurs moins cruciaux que l'auto-identification

Depuis longtemps, les professionnels de la santé mentale savent que les jeunes gais, lesbiennes et bisexuels (GLB) présentent un risque élevé de développer des problèmes de santé mentale, incluant les pensées suicidaires et les tentatives de suicide. Toutefois, un groupe de chercheurs de l'Université McGill à Montréal a conclu que l'auto-identification est un facteur de risque plus important que le comportement sexuel. Les résultats de leur étude ont été publiés en février dans le Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry.

Les chercheurs ont distribué un questionnaire détaillé dans 14 écoles secondaires de la région de Montréal, à environ 1 900 élèves qui y ont répondu sous le couvert de l'anonymat. Ils ont constaté que les adolescents qui s'identifiaient comme gais, lesbiennes ou bisexuels, ou ceux qui étaient incertains de leur identité sexuelle, présentaient un risque plus élevé d'idéation ou de tentatives de suicide. Par ailleurs, les adolescents éprouvant une attraction envers des personnes du même sexe ou ayant vécu des expériences homosexuelles - mais se percevant comme hétérosexuels - ne présentaient pas un risque plus élevé que la population dans son ensemble. Chose peut-être étonnante, mais compatible avec des études antérieures : la majorité des adolescents qui éprouvait une attirance envers des personnes de même sexe ou qui avait eu des expériences homosexuelles se considérait comme hétérosexuel.

« Cette étude est la première à différencier l'identité sexuelle de l'attraction et des comportements sexuels en examinant les risques de développer des problèmes de santé mentale », déclare le Dr Brett Thombs, auteur principal, affilié à l'Institut Lady Davis de recherches médicales (ILD) de l'Hôpital général juif.

« Il est important de comprendre que la majorité des personnes éprouvant une attirance envers des personnes du même sexe ou ayant des relations homosexuelles ne s'identifie pas comme gai, lesbienne ou bisexuel. Elle se considère hétérosexuelle », ajoute le Dr Richard Montoro, co-auteur, affilié au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). « Ces élèves n'étaient pas plus à risque que d'autres de développer des problèmes de santé mentale. »

« Le principal message est le suivant : l'interface entre l'individu et la société est la plus grande source de détresse pour l'élève qui s'identifie comme gai, lesbienne ou bisexuel », affirme Yue Zhao, première auteure de l'étude et étudiante diplômée de l'Université McGill qui travaille avec le Dr Thombs. L'orientation sexuelle a trois composantes différentes : la première est l'identité, qui dépend de la société dans laquelle on vit ; la deuxième est l'attraction ou le fantasme ; et la troisième, le comportement. Les études précédentes n'ont pas déterminé laquelle de ces composantes pouvait expliquer pourquoi les jeunes GLB sont un groupe plus à risque. »

« Cela signifie que les cliniciens doivent examiner non seulement les individus et leur sexualité, mais également évaluer le milieu d'où ils viennent et comment ils s'y perçoivent », précise la Dre Karine Igartua, co-auteure de l'étude. Les Drs Igartua et Montoro sont codirecteurs du Centre d'orientation sexuelle de l'Université McGill (COSUM), le premier centre de santé mentale au Canada créé à l'intention des gais et des lesbiennes.

« Les résultats de notre étude suggèrent aussi clairement la nécessité d'entreprendre des études plus approfondies sur les liens entre le sentiment homophobe et la suicidabilité », conclut  Dr Thoms.

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