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Recherche: le traitement du VIH-SIDA par l'interleukine-2 inefficace

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 15 October 2009

Une équipe de chercheurs du CUSM/McGill et leurs collègues internationaux préconisent l’arrêt de tous les essais cliniques avec l’interleukine 2, à travers le monde.

Une équipe internationale de recherche vient de prouver que le traitement du VIH-SIDA par l'Interleukine-2 (IL-2) est inefficace. Par conséquent, les chercheurs préconisent d’arrêter les essais cliniques sur cette substance. Leur conclusion a été publiée dans le New England Journal of Medecine dans un article co-signé par 14 chercheurs, dont le Dr Jean-Pierre Routy de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM).

L’IL-2 est actuellement utilisée en complément de la trithérapie anti-retrovirale (appelée HAART) que reçoivent les patient atteints du VIH-SIDA. Si la trithérapie contrôle la réplication du virus dans le sang, les médecins pensaient que l’IL-2 permettait de régénérer plus de cellules immunitaires CD4+ qui servent d’indicateur sur la progression virale. Ainsi, en aidant la maturation et la multiplication des cellules immunitaires, l’IL-2 aurait du permettre d’augmenter l’immunité naturelle des patients.

« Nos résultats démontrent que l’IL-2 n’a aucun effet sur le développement du SIDA ni sur la survie des patients,» affirme le Dr Routy.
« De façon plus détaillée : la présence d’IL-2 entraîne une augmentation plus rapide des cellules immunitaires CD4+, mais celles-ci sont moins fonctionnelles que les cellules CD4+ régénérées naturellement par les patients sans apport d’IL-2. Ainsi le traitement par IL-2 n’apporte aucun avantage et ne permet pas d’éviter les maladies infectieuses liés au SIDA. »

« Pour la première fois, une étude met en lumière certaines questions récurrentes sur la valeur des marqueurs biologiques et leur limite pour évaluer la santé des patients,» explique le Dr Routy. « Notre défi maintenant sera de mettre au point des tests évaluant la fonction des cellules immunitaires et non plus seulement leur quantité, afin de s’assurer du bénéfice clinique des traitements contre le VIH pour les patients. »

Cette étude sur 8 années et plus de 5000 patients à travers 25 pays est l’une des plus importantes jamais réalisée sur le VIH-SIDA. De plus, « le fait d’intégrer des données de pays en voie de développement dans la recherche biomédicale utilisant des molécules innovantes est très révolutionnaire dans l’histoire de la recherche sur le VIH-SIDA,» souligne le Dr Routy.

est à la fois un praticien au Département d’hématologie et dans le service d’immunodéficience du CUSM et un chercheur de l’axe « Infection et immunité » de l’Institut de recherche du CUSM. Il est également Professeur agrégé en hématologie à l’Université McGill, ainsi que clinicien-chercheur sénior du Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ).

Financement
Cette étude a été financée par une bourse du National Institutes of Health (NIH).

Partenaires
Cet article a été co-signé par Dr D. Abrams, University of California, San Francisco; Dr Y. Lévy, INSERM U955, Université Paris 12, et Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Groupe Henri-Mondor Albert-Chenevier, Dr M.H. Losso, Hospital General de Agudos, Dr J.M. Ramos Mejia, Buenos Aires; Dr A. Babiker, Medical Research Council, London; Dr G. Collins, University of Minnesota, Minneapolis; Dr D. Cooper, National Centre in HIV Epidemiology and Clinical Research, Sydney; Dr J. Darbyshire, Medical Research Council, London; Dr S. Emery, National Centre in HIV Epidemiology and Clinical Research, Sydney; Dr L. Fox, National Institute of Allergy and Infectious Diseases, Bethesda; Dr F. Gordin, Washington Veterans Medical Center, Washington, DC; Dr H.C. Lane, National Institutes of Health, Bethesda; Dr J.D. Lundgren, Rigshospitalet & University of Copenhagen, Copenhagen; Dr R. Mitsuyasu, University of California, Los Angeles; Dr J.D. Neaton, University of Minnesota, Minneapolis; Dr A. Phillips, University College London Medical School, London; Dr J.P Routy, Hôpital Royal Victoria, CUSM; Dr G. Tambussi, Fondazione San Raffaele del Monte Tabor, Milano; Dr D. Wentworth, University of Minnesota, Minneapolis.

Retrouvez ce communiqué accompagné de l’article original et d’une courte interview audio sur le lien :

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l’Université McGill. L’Institut compte plus de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L’Institut de recherche est à l’avant-garde des connaissances, de l’innovation et de la technologie. La recherche de l’Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées.
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