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Percer le mystère du cancer du sein triple négatif

Les travaux de l'IR-CUSM sur le récepteur de la prolactine pourraient déboucher sur de nouveaux traitements du cancer du sein
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 25 October 2016

Selon une étude menée par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), le dépistage du récepteur de la prolactine chez les patientes atteintes d'un cancer du sein pourrait améliorer leur pronostic et leur éviter des traitements invasifs. L'étude révèle que la présence du récepteur de la prolactine prolonge la vie des patientes et que l’hormone de la lactation, appelée prolactine, peut diminuer l'agressivité des cellules cancéreuses en limitant leur capacité à se diviser et à former de nouvelles tumeurs. Portant sur un échantillon de 580 femmes souffrant d'un cancer du sein triple négatif, cette étude a été publiée dans le journal Scientific Reports.

Un cancer triple négatif est une forme de cancer où l’on ne trouve aucun récepteur des œstrogènes, aucun récepteur de la progestérone et aucune trace du HER2. « Ce type de cancer du sein est le plus agressif et il est très difficile à traiter », explique la Dre Suhad Ali, chercheuse du Programme de recherche sur le cancer à l'IR-CUSM et principale auteure de cette étude. Elle précise : « Bien que les traitements et les pronostics des patientes souffrant d'un cancer du sein se soient améliorés dans les dernières décennies de manière générale, il n’en va pas de même pour les femmes atteintes d'un cancer triple négatif –  les possibilités de traitement ciblé qui s'offrent à elles sont encore limitées, impliquent souvent une chimiothérapie invasive et s'accompagnent d'un pronostic médiocre. » 

Il existe en effet de multiples formes de la maladie, et leur développement n'est pas le même chez tous les patients, ce que les chercheurs ne comprennent pas encore totalement. Pourtant, l'équipe de la Dre Ali pourrait bien avoir trouvé la clé de ce mystère. Ils ont découvert que l'expression du récepteur de la prolactine dans les tumeurs mammaires était associée à une forme moins agressive de la maladie et à un pronostic nettement plus favorable. En outre, à l'aide d'un modèle animal préclinique, ils ont constaté qu'en l'absence de récepteur de la prolactine, les cellules tumorales étaient non seulement plus agressives, mais également plus prolifératives et invasives, comparativement à celles exprimant le récepteur de la prolactine. 

« Les résultats suggèrent que le dépistage du récepteur de la prolactine permettrait de savoir quels patients pourraient bénéficier d'un traitement à la prolactine. Ce traitement pourrait aussi être combiné avec une chimiothérapie moins agressive », explique la Dre Ali. « Nous y voyons une approche révolutionnaire pour la mise au point de nouveaux traitements contre le cancer du sein »,  conclut-elle.

Prolactine et santé des femmes

Le rôle de la prolactine dans le cancer du sein n'a pas été encore parfaitement défini et demeure controversé. Une meilleure compréhension de son influence pourrait avoir des répercussions directes sur la prévention de la maladie, en incitant les médecins à conseiller aux patientes présentant un risque élevé de cancer du sein d'opter pour l'allaitement comme mesure préventive. Ces conclusions vont dans le sens des études antérieures qui indiquent que la prolactine a un effet suppresseur sur le cancer du sein. « Nos recherches semblent confirmer que l'allaitement maternel n'est pas seulement bénéfique pour le nourrisson, mais également pour la mère. L'allaitement constituant une façon naturelle de produire de la prolactine à très fortes doses, il réduirait donc le risque pour une femme de développer un cancer du sein », affirme la Dre Ali.

À propos de l’étude

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð, Prolactin Pro-Differentiation Pathway in Triple Negative Breast Cancer: Impact on Prognosis and Potential Therapy, a été coécrite par Vanessa M. López-Ozuna1, Ibrahim Y. Hachim1, Mahmood Y. Hachim2, Jean-Jacques Lebrun1 & Suhad Ali1

1Department of Medicine, Cancer Research Program, Ï㽶ÊÓƵ Health Centre, Ï㽶ÊÓƵ. 

2 Medical Microbiology Department, RAK Medical and Health Sciences University, UAE. 

À propos de l’IR-CUSM 

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université McGill, est l’organe de  recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) – dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 460 chercheurs et près de 1 300 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sites  Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS).

À propos du programme de recherche sur le cancer

Le programme de recherche sur le cancer (PRC) comporte 30 chercheurs dont 10 cliniciens en soins pour le cancer  qui ont une expertise collective en science et en recherche translationelle. Les chercheurs principaux supervisent présentement 151 étudiants aux cycles supérieurs de plusieurs départements de l’Université McGill (CUSM).

La principale force du PRC, situé sur le site Glen du Centre universitaire de santé McGill, est la BanqueBio Maladies du foie CUSM. Les données recueillies grâce à cette banque sont utilisées par des collaborateurs nationaux et internationaux. 

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