Pas ce soir, chérie même si j’ai l’air d’en avoir envie
En théorie, l’homme et la femme vivent l’excitation sexuelle et expriment le désir sexuel de façon tout à fait différente. Toutefois, selon la première étude à grande échelle qui tente de faire la part des choses sur ce qui se passe dans la tête et le corps de l’homme et de la femme en matière sexuelle, il y a plus de différences à l’intérieur de chaque sexe qu’entre les deux. Autrement dit, malgré toute manifestation physique prouvant le contraire, l’homme est tout aussi susceptible que la femme de dire « J’ai peut-être l’air d’être prêt pour une relation sexuelle, mais je n’en ai pas vraiment envie », explique Sabina Sarin, doctorante au Département de psychologie de l’Université McGill, qui a mené cette étude sous la supervision du Pr Irving Binik.
DÉTAILS SUR L’ÉTUDE
Après avoir mené des essais auprès de 140 participants hétérosexuels en bonne santé âgés de 18 à 50 ans, les chercheurs poursuivent le recrutement d’éventuels participants. Leur objectif est de faire la distinction entre les troubles liés au désir sexuel (ce qui se passe dans la tête) et ceux qui sont liés à l’excitation physique (ce qui se passe dans les organes génitaux). Par l’évaluation des changements dans la température des organes génitaux des participants (pour mesurer les changements physiques liés à l’excitation) et de leurs descriptions subjectives du désir, les chercheurs ont établi ce qui suit :
- la masturbation et la présence de fantasmes sexuels n’indiquent pas nécessairement le désir sexuel, tant chez l’homme que chez la femme, un fait qui contredit les croyances populaires à ce sujet;
- l’homme fait une distinction entre le désir sexuel et le fait d’avoir une érection; autrement dit, une érection n’équivaut pas nécessairement à un désir sexuel;
- il y a une importante différence entre l’homme et la femme. Chez la femme, le manque d’intérêt sexuel entraîne souvent des problèmes d’excitation durant le rapport sexuel tandis que pour l’homme c’est l’inverse, un manque d’excitation durant la relation sexuelle (troubles érectiles) mène souvent à un manque d’intérêt pour les rapports sexuels;
- chez les femmes qui éprouvent des problèmes d’excitation sexuelle, les températures génitales ne sont pas nécessairement basses, c’est-à -dire qu’elles peuvent être physiquement prêtes à avoir une relation sexuelle (lubrifiées), mais le désir de passer à l’acte dépend davantage de leur état d’esprit.
ÉTUDE EN COURS ET PROJETS
Les chercheurs continuent de recruter des sujets masculins manifestant un manque de désir et féminins ayant des problèmes de lubrification. Les candidats doivent éprouver ces difficultés depuis au moins six mois, et le problème doit se produire au moins une fois sur deux. Ils doivent être en bonne santé et âgés de 18 à 50 ans. Ils obtiendront une évaluation complète de leurs difficultés sexuelles, de la rétroaction clinique, de l’information sur les ressources de traitement et une indemnité financière.
Pour participer à l’étude, communiquer avec Sabina Sarin au 514 398-5323 ou envoyer un courriel à mcgillsdastudy [at] gmail.com. Une étude subséquente utilisera les mêmes mesures psychophysiologiques pour examiner le fonctionnement sexuel des travailleurs du sexe. En particulier, les chercheurs étudieront leur mode de fonctionnement sexuel dans différents contextes (relation avec un partenaire, comparé à un rapport avec un client, comparé à la masturbation). C’est la première fois qu’une étude de ce genre vise les travailleurs du sexe.
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Références photographiques: Giovanni Dall'Orto/Wikimedia Commons