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Nouvelles

McGill est un modèle de diversité

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 15 April 2004

Message de la principale

McGill est un modèle de diversité et je suis très fière de la culture d'ouverture d'esprit et de tolérance que favorise notre université. Certains événements récents nous ont cependant rappelé combien il importe de promouvoir activement ces qualités.

Je vous écris non seulement à titre de principale de l'Université McGill, mais aussi de membre de notre collectivité qu'une question — l'intolérance — préoccupe vivement.

Le récent incendie criminel à la bibliothèque d'une école de Saint-Laurent est un acte ignoble, odieux et contraire aux valeurs de toute société civilisée. On serait d'abord porté à n'y voir qu'un incident isolé, qui sort du cadre de notre vie quotidienne, car de tels incidents sont relativement rares dans notre pays comparativement à ce qui se passe ailleurs dans le monde.

Mais en tant qu'expression manifeste de haine et d'ignorance, cet incendie criminel n'est pas un acte isolé. L'intolérance n'est que trop répandue dans le monde et la collectivité de McGill n'en est pas à l'abri malgré sa diversité. Il suffit d'être un peu attentif pour voir et entendre, au sein même de notre université, les mots par lesquels s'expriment l'intolérance et les préjugés.

Ce discours vise souvent les homosexuels ou les femmes, parfois ouvertement et délibérément, parfois involontairement. Les musulmans, les juifs et les membres d'autres communautés culturelles sont trop souvent l'objet de propos répréhensibles et méprisants.

Plus tôt ce mois-ci, des graffitis antisémites ont été griffonnés sur un mur des toilettes du pavillon Bronfman. Le bureau Hillel sur la rue Stanley a aussi été vandalisé pendant la Pâque juive. Le Service de sécurité de McGill a chaque fois été appelé, mais pas assez rapidement, dans un cas.

Permettez-moi donc de rappeler à tous et chacun qu'il faut signaler immédiatement au Service de sécurité (398-3000) tout graffiti, acte de vandalisme, écrit haineux ou document offensant observé à l'Université.

En tant que membres de la collectivité de McGill, nous devons respecter la liberté universitaire de chacun de prendre position sur certaines questions, même lorsque ces positions sont controversées ou provocatrices. Mais nous ne devons pas oublier pour autant que cette liberté comporte des responsabilités.

Nous ne devons pas rester passifs devant la haine, l'ignorance et les préjugés. Les propos et les actes de haine et de violence — quel qu'en soit le degré de gravité — sont des jalons sur une route trop fréquentée au cours de l'histoire. Chaque fois qu'un groupe emprunte cette route, il le fait au prix de très grandes souffrances. L'histoire démontre en outre que c'est lorsqu'une population reste passive, qu'elle ne dit rien ou ne fait rien, que les atrocités se multiplient.

Nous devons dénoncer l'intolérance. J'estime que chacun de nous a le devoir d'assumer les obligations que comporte la liberté de pensée et d'expression. Toute attaque haineuse contre un groupe de notre université, de notre ville, de notre province ou de notre pays est une attaque contre chacun de nous et chaque membre de notre famille.

Il est essentiel — particulièrement pour ceux d'entre nous qui œuvrent au progrès du savoir — de dénoncer l'injustice en public, mais aussi en privé parmi nos amis et nos parents. Cet incendie et ces graffitis ne visaient pas une autre école ou les enfants de quelqu'un d'autre — c'est nous qu'ils visaient.

J'invite tous les membres de la collectivité de McGill à protéger activement les valeurs et les principes qui sont au fondement de notre université et de toute société éclairée et responsable.

Heather Munroe-Blum
15 avril 2004

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