Mai : Mois de sensibilisation à la sclérose en plaques
Mai est le mois de la sclérose en plaques et la meilleure façon de faire mieux connaître cette maladie imprévisible et souvent débilitante est de souligner les plus récentes recherches qui pourraient donner de l'espoir aux quelque 55 000 à 75 000 Canadiens qui en souffrent. Un nouveau médicament à l'essai pour la sclérose en plaques (SP) semble être sans danger et efficace d'après des études auxquelles prennent part des chercheurs de l'Institut neurologique de Montréal. Les études, présentées cette semaine lors de la 59e assemblée annuelle de l'American Academy of Neurology (AAN) à Boston, jettent une lumière nouvelle sur la biologie de cette maladie complexe.
Les Canadiens ont un des taux les plus élevés de sclérose en plaques (SP) au monde, quelque 1 000 nouveaux cas de SP étant diagnostiqués chaque année. La SP est la maladie neurologique qui affecte le plus couramment de jeunes adultes au Canada et qui touche 18 % de tous les Québécois.
Les essais de phase I et de phase II visaient des Canadiens et des Américains atteints de sclérose en plaques rémittente, dont l'évolution est marquée par des poussées clairement définies, suivies de périodes de rémission. Le traitement avec le médicament rituximab a réduit considérablement le nombre de nouvelles lésions au cerveau et la fréquence des rechutes, lorsque les poussées de SP reprennent.
Le rituximab est un anticorps thérapeutique qui cible de façon sélective des cellules immunitaires appelées lymphocytes B et entraîne leur déplétion en liant une protéine spécifique à leur surface.
« C'est le premier médicament qui cible de façon sélective des lymphocytes B par rapport à la SP et l'importance de son efficacité est double », indique le Dr Amit Bar-Or, neurologue à l'Institut neurologique de Montréal (INM) de l'Université McGill, Montréal, Canada, et chercheur principal lors de l'essai de phase I. « Il pourrait non seulement présenter une thérapie grandement améliorée pour les patients atteints de SP rémittente, mais il permet aussi de mieux comprendre le rôle des lymphocytes B dans la maladie. C'est une époque particulièrement stimulante et positive pour l'avancement des options de traitement pour les patients. »
L'essai de phase I a été conçu principalement pour évaluer la sécurité du rituximab pour le traitement de la SP. Selon le Dr Bar-Or, l'étude a montré que le rituximab était très bien toléré et n'engendrait que des effets secondaires relativement faibles. Par ailleurs, les nouvelles lésions au cerveau semblaient être réduites par plus de 90 %, et la fréquence des rechutes avait diminué. Des résultats similaires ont été obtenus lors de l'essai de phase II.
« Le succès de ces premiers essais cliniques du médicament est prometteur et la communauté scientifique a bon espoir que cette approche constituera un ajout important aux thérapies pour la SP et livrera de nouvelles connaissances sur le processus pathogénique même. »
Cette étude a été soutenue par Genentech Inc. et Biogen Idec.
L'Institut et Hôpital neurologiques de Montréal I/HNM) abrite la plus vieille clinique de SP au Canada. La clinique a 4 000 patients réguliers et voit chaque année près de 2 200 patients traités par une équipe multidisciplinaire de médecins, de personnel infirmier clinicien spécialisé, de physiothérapeutes, d'ergothérapeutes et de travailleurs sociaux. Des patients atteints de SP participent également à des études cliniques suivies.
L'Institut neurologique de Montréal est un institut de recherche et d'enseignement de l'Université McGill, qui se consacre à l'étude du système nerveux et des maladies neurologiques. Fondé en 1934 par l'éminent Dr Wilder Penfield, l'INM est l'un des plus grands instituts du genre au monde. Ses chercheurs sont des chefs de file mondiaux en neurosciences cellulaires et moléculaires, en imagerie cérébrale, en neurosciences cognitives, ainsi que dans l'étude et le traitement de l'épilepsie, de la sclérose en plaques et des troubles neuromusculaires. L'INM, avec son partenaire clinique, l'Hôpital neurologique de Montréal (HNM), qui fait partie du Centre universitaire de santé McGill, continue d'intégrer recherche, soins aux patients et formation, et il est reconnu comme un des premiers centres de neurosciences au monde.
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