Médicaments dérivés du cannabis : une revue des évènements adverses
Des chercheurs du Centre Universitaire de Santé McGill (CUSM), de l’Université McGill et de l’Université de Colombie Britannique (UBC) ont mis en évidence que l’utilisation médicale de cannabinoïdes ne provoque pas d’augmentation des évènements indésirables sérieux, mais elle est liée à une augmentation des évènements indésirables non-sérieux par rapport à un contrôle.
Plusieurs médicaments contenant des composés dérivés de la plante de cannabis, ou cannabinoïdes, sont disponibles pour un usage médical au Canada. Leur utilisation croissante provoque de plus en plus d’inquiétudes sur leur potentialité à causer des « évènements indésirables », ou effets secondaires négatifs. Le Dr Mark Ware, le Dr Stan Shapiro et la candidate au PhD Tongtong Wang de l’Institut de Recherche du Centre Universitaire de Santé McGill et de l’Université McGill, avec le Dr Jean-Paul Collet de l’Université de Colombie Britannique ont examiné la nature de ses évènements indésirables dans un article à paraitre le 16 juin dans le Canadian Medical Association Journal.
L’étude repose sur l’analyse des évènements indésirables reportés dans 31 études cliniques différentes menées entre 1966 et 2007, sur des médicaments contenant des cannabinoïdes. Ces évènements indésirables ont été classés comme étant soit sérieux, soit non-sérieux; les évènements indésirables sérieux étant définis comme ceux conduisant à la mort, l’hospitalisation ou un handicap.
« Globalement nous avons trouvé une augmentation de 86%de ces effets parmi les patients traités avec des cannabinoïdes par rapport aux patients du groupe contrôle, » explique le Dr Ware, un chercheur en neurosciences à l’Institut de Recherche du CUSM, et Professeur assistant en anesthésie à la Faculté de médecine de l’Université McGill. La plupart de ces évènements indésirables étaient d’intensité faible à modérée.
La majorité des évènements indésirables non-sérieux observés affectaient le système nerveux : principalement des vertiges ou des engourdissements. « Les cannabinoïdes sont utilisés en médecine car ils ont un effet sur le système nerveux, nous nous attendions donc à observer de tels évènements indésirables, » explique Mlle Wang, étudiante en PhD en épidémiologie et biostatistique à l’Université McGill.
Les cannabinoïdes ont prouvé leur efficacité pour traiter les douleurs chroniques dues à des pathologies comme le cancer, la sclérose en plaques, l’arthrite ou la fibromyalgie, mais aussi pour stimuler l’appétit et soulager la nausée. Les prescriptions sont faites en essayant de doser les avantages et les possibles inconvénients liés au traitement, pour trouver un juste milieu qui améliore la qualité de vie du patient.
« Nous avons résumé les évènements indésirables de ces études dans le but d’éduquer les médecins et les patients sur les risques possibles liés aux cannabinoïdes médicinaux, » explique le Dr Collet, anciennement au Département d’épidémiologie de l’Université McGill, maintenant Professeur à l’Université de Colombie Britannique et chercheur senior au « Child and Family Research Institute » et au « Centre for Applied Health Research and Evaluation au « British Colombia Children’s Hospital». « Ces résultats ne peuvent pas être extrapolés au cannabis fumé ou à son usage récréatif : ceci nécessitera de plus amples recherches. »
Cette étude a été financée grâce à une bourse des Institut de Recherche en santé du Canada, et grâce au soutien du Fond de recherche en santé du Québec.
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L’Université de Colombie Britannique est une des plus importantes et prestigieuses institutions publiques de recherche et d’enseignement au Canada. Elle est régulièrement citée parmi les 40 meilleures universités au monde, et est l’une des deux seules universités canadiennes dans cette catégorie. UBC offre à plus de 45000 étudiants un éventail de programmes innovants en premier et deuxième cycle ainsi que pour les professionnels, dans les arts, sciences, médecine, droit, commerce, et plusieurs autres disciplines. Elle est évaluée parmi les 10 meilleures universités en Amérique du Nord par rapport au nombre de brevets U.S. déposés en sciences de la vie, incluant la création de compagnies start-up.