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Lorsque les jeux vidéo abaissent le taux de cortisol

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 23 October 2007

Un jeu d’intelligence sociale diminue l’hormone du stress de 17 %

Un jeu vidéo conçu par les chercheurs de l’Université McGill pour aider les gens à changer leur perception des menaces sociales et à augmenter leur confiance en soi s’est également avéré capable de diminuer la production du cortisol, hormone liée au stress. Le numéro d’octobre du Journal of Personality and Social Psychology de l’American Psychological Association présente ces découvertes.

« Nous savions déjà qu’il était possible de créer des jeux permettant aux gens de modifier leurs perceptions sociales, mais nous avons été surpris par les résultats obtenus lorsque nous avons sorti le jeu du laboratoire pour en faire l’essai dans le contexte réel de la vie stressante des gens » explique Mark Baldwin, professeur de psychologie à McGill.

Le professeur Baldwin et son équipe – Stéphane Dandeneau et Jodene Baccus, titulaires d’un doctorat de McGill et Maya Sakellaropoulo, étudiante diplômée – ont créé une série de jeux vidéo qui apprennent à se concentrer sur les commentaires positifs, dans des situations sociales données, au lieu de se laisser distraire ou décourager par des affronts ou des critiques. Les jeux sont fondés sur la nouvelle science de l’intelligence sociale qui a mis en évidence que notre stress quotidien provient en grande partie de la perception sociale que nous avons du monde.

Dans le cadre d’une étude menée en 2004 auprès de 56 étudiants, un essai standard sur le temps de réaction a montré que le jeu intitulé Matrix [la Matrice] aidait les participants à modifier la façon dont ils traitaient les données sociales. Les chercheurs ont ensuite mené plusieurs études afin de vérifier si le jeu permettait de diminuer le taux de stress dans une situation très tendue.

Dans l’une de leurs récentes études, ils ont invité 23 employés d’un centre d’appels de Montréal à jouer à l’un de leurs jeux dont le but est de cliquer le plus rapidement possible sur le visage souriant qui se trouve parmi divers visages renfrognés sur un écran. Par la répétition, le jeu forme l’esprit à se diriger vers les aspects positifs de la vie sociale, explique le professeur Baldwin.

Les employés du centre d’appels ont répété l’exercice chaque matin pendant une semaine de travail. Ils ont rempli chaque jour des questionnaires sur le stress et l’estime de soi. Le dernier jour de l’expérience, on a prélevé de la salive afin de tester leur taux de cortisol. D’après les résultats de ces tests, le taux de production de cortisol des participants avait diminué de 17 % par rapport aux membres d’un groupe témoin qui ont joué à un jeu similaire, mais qui ne comprenait pas de visages souriants. Jens Pruessner du Centre d’imagerie cérébrale McConnell de l’Institut neurologique de Montréal et du centre de recherche de l’hôpital Douglas, coauteur de l’étude a mesuré les taux de cortisol.

« Ce type de jeu peut être utilisé de diverses façons, explique le professeur Baldwin, il peut aussi bien aider les personnes à surmonter leur angoisse lorsqu’elles doivent prendre la parole en public ou rencontrer d’autres personnes, qu’aider les athlètes à se concentrer davantage sur leur jeu au lieu de s’inquiéter des mauvais résultats qu’ils pourraient avoir. »

Les recherches en cours de l’équipe ont mené à la création de MindHabits, société essaimée dont le jeu MindHabits Trainer a récemment remporté le Grand concours du jeu vidéo canadien de Téléfilm Canada. L’entreprise a ainsi reçu 800 000 $ de Téléfilm Canada et un financement privé de valeur semblable, soit un total de 1,3 million de dollars pour appuyer la commercialisation de son jeu. Le produit devrait paraître ce mois-ci. Pour en savoir davantage, consultez le de la société.

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