Le dossier santé électronique doit être une priorité, selon les chercheurs
Le système appuierait la gestion des maladies chroniques et
l’amélioration des soins en santé
Un système de dossier de santé électronique (DSE) devrait être le
pilier de la réforme des soins de santé au Canada et les efforts
doivent être multipliés afin d’accélérer la mise en œuvre de cette
initiative, à l’échelle nationale. D’autre part, pour qu’un tel
système puisse être mis en place efficacement, les médecins, ainsi
que les travailleurs de la santé et les administrateurs de première
ligne doivent être encouragés à jouer un rôle plus actif. Telles
sont les conclusions d’une nouvelle étude innovante évaluant
l’efficacité du plan en matière de DSE d’Inforoute Santé du Canada.
Cette étude, qui a été réalisée par des chercheurs de l’Institut de
recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et de
l’Université McGill, est publiée aujourd’hui, dans le Canadian
Medical Association Journal (CMAJ).
« À tous les niveaux de soins, mais particulièrement dans les soins
primaires – qui représentent la majorité soins prodigués dans les
pays occidentaux – le Canada et les États-Unis présentent le niveau
d’adoption du DSE le plus faible », souligne la Dre Robyn Tamblyn,
principale auteure de l’étude et scientifique médicale à l’Institut
de recherche du CUSM. « Nous avons des enjeux urgents Ã
traiter et nous devons veiller à ce que l’amélioration de la
gestion des maladies chroniques et l'accès opportun à des soins
soient facilités à travers les technologies de santé électronique.
»
Le projet Inforoute Santé du Canada a été mis en œuvre par le
gouvernement fédéral en 2001, avec pour objectif d’accélérer
l’implantation du DSE et la création d’un système national de DSE
interopérables. Dix ans plus tard et après un investissement de
plus de 1,6 milliard de dollars pour mener 280 projets de
technologie de l’information en santé, le Canada est toujours loin
derrière les pays comme le Danemark, le Royaume-Uni et la
Nouvelle-Zélande.
« Nous avons besoin d’une politique en matière de santé
électronique qui permette d’aligner les dépenses consacrées aux
technologies d’information en santé avec les priorités de notre
système de soins de santé», explique la Dre Tamblyn, qui est
également professeure aux départements de médecine et
d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail Ã
l’Université McGill. « Nous devons également nous pencher sur les
questions relatives à la protection des renseignements personnels,
en plus d’encourager le leadership clinique. »
Les chercheurs ont mené des entrevues avec des intervenants clés
d’organisations nationales et provinciales, en Alberta, en
Colombie-Britannique et en Ontario responsables de l’élaboration
des politiques et du leadership dans le domaine de la technologie
de l’information appliquée à la santé. L’objectif était d’évaluer
plus attentivement les réussites et les leçons tirées, afin de
définir les besoins et de faciliter l’adoption des dossiers de
santé électroniques, au Canada.
Les résultats montrent que l’initiative Inforoute Santé du Canada a
permis, dans une certaine mesure, d’établir des normes et
d’élaborer un plan permettant aux provinces de comparer des notes
et de partager des ressources. Cependant il convient d’accentuer
les efforts afin d’améliorer et d’accélérer la mise en œuvre des
technologies d’information en santé et d’appuyer des défis de
prestation des meilleurs soins pour tous les Canadiens. « Le Canada
doit mener cette initiative à partir du niveau clinique et viser
une intégration régionale. Le potentiel de ce projet devrait
représenter un retour sur investissement significatif », conclu la
chercheuse.
À propos de l’étude
L’étude intitulée « A qualitative study of Canada’s experience with
the implementation of electronic health information technology » a
été rendue possible grâce à des subventions du Fonds du
Commonwealth et des Instituts de recherche en santé du
Canada.
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR
du CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le
domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. La
recherche est organisée selon onze axes (ou programmes) d’études.
Établi à Montréal, au Québec, Canada, il constitue la base de
recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la
Faculté de médecine de l’Université McGill. L’Institut compte plus
de 600 chercheurs, 1 000 étudiants diplômés, postdoctoraux et
associés consacrés à un large éventail de domaines de recherche
fondamentale et clinique. Plus de 1 000 études cliniques sont
menées dans nos hôpitaux chaque année. L’Institut de recherche du
CUSM est soutenu en partie par le Fonds de la recherche en santé du
Québec (FRSQ).
À propos de l'Université McGill
Fondée à Montréal, au Québec, en 1821, l'Université McGill se
classe comme chef de file parmi les universités canadiennes. McGill
compte deux campus, 11 facultés, 10 écoles professionnelles, 300
programmes d'études et au-delà de 35 000 étudiants, originaires de
150 pays. L'Université accueille au-delà de 6 800 étudiants
étrangers, qui composent près de 20 pour cent de sa population
étudiante. Près de la moitié de ses étudiants ont une langue
maternelle autre que l'anglais - dont 6 200 francophones.