L'ajout de radiothérapie à la chimiothérapie améliore la survie des patientes présentant un cancer du sein à risque élevé
Chez les patientes atteintes d'un cancer du sein à risque élevé traitées par mastectomie radicale et chimiothérapie adjuvante, l'ajout de radiothérapie améliore les résultats au plan de la survie avec peu d'effets toxiques à long terme, selon le suivi de 20 ans d'un essai randomisé présenté dans le numéro du 19 janvier du Journal of the National Cancer Institute.
L'essai randomisé de radiothérapie de Colombie-Britannique a été conçu en vue d'établir l'effet sur la survie de l'ajout d'une radiothérapie locorégionale (irradiation des ganglions lymphatiques et de la paroi thoracique) à un traitement de chimiothérapie après une mastectomie radicale chez les femmes préménopausées présentant un cancer du sein avec des ganglions lymphatiques positifs. Entre 1979 et 1986, 318 patientes ont été distribuées de manière aléatoire en deux groupes, l'un sans radiothérapie et l'autre avec radiothérapie. Un suivi de 15 ans a établi que la radiothérapie était associée à une meilleure survie au cancer du sein, mais non à une meilleure survie globale.
Dans le suivi de 20 ans de l'essai de Colombie-Britannique, le Dr Joseph Ragaz, du Centre universitaire de santé McGill, et ses collègues ont trouvé que l'association chimiothérapie et radiothérapie, par comparaison à la seule chimiothérapie, était liée à des améliorations à tous les points terminaux analysés. On a notamment observé une réduction de 32 % de la mortalité par cancer du sein et de 27 % de la mortalité globale par rapport au traitement exclusivement par chimiothérapie. De plus, les effets toxiques à long terme, notamment les décès d'origine cardiaque, étaient acceptables dans les deux groupes de patientes.
« Nos résultats, comme ceux d'autres équipes, confirment que dans les cas où il subsiste des éléments résiduels de la maladie, la chimiothérapie adjuvante à elle seule, chez les patientes ayant un cancer du sein à haut risque, n'est pas la thérapie optimale et que l'ajout de la radiothérapie locorégionale est important pour obtenir les meilleurs taux de guérison », disent les auteurs de l'étude.
Dans un éditorial, Timothy Whelan, B.M., B.Ch., et le Dr Mark Levine, du Juravinski Cancer Centre d'Hamilton, en Ontario, discutent de l'usage de la radiothérapie locorégionale chez les patientes atteintes du cancer du sein et ils notent que moins de cliniciens acceptent son usage chez les patientes présentant un risque modéré. « En raison des incertitudes qui demeurent sur l'efficacité de la radiothérapie locorégionale après la mastectomie chez les patientes à risque modéré, nous recommandons vivement d'effectuer un essai randomisé contrôlé pour dissiper ces incertitudes », écrivent-ils.
Contacts :
- Pour l'article : Seeta Ramdass, Relations publiques et Communications, Centre universitaire de santé McGill, (514) 843-1560, seeta.ramdas [at] muhc.mcgill.ca.
- Pour l'éditorial : Veronica McGuire, Relations avec la collectivité et les médias, Université McMaster, (905) 525-9140, poste 22169, vmcguir [at] mcmaster.ca.
Références :
- Article : Ragaz J, Olivotto IA, Spinelli JJ, Phillips N, Jackson SM, Wilson KS, et al. Locoregional Radiation Therapy in Patients With High-Risk Breast Cancer Receiving Adjuvant Chemotherapy: 20-Year Results of the British Columbia Randomized Trial. J Natl Cancer Inst 2004;97:116–26.
- Éditorial : Whelan T, Levine M. More Evidence That Locoregional Radiation Therapy Improves Survival: What Should We Do? J Natl Cancer Inst 2004;97:82–4.
Note. Le Journal of the National Cancer Institute est publié par Oxford University Press et n'a pas d'affiliation avec l'Institut national du cancer. Prière de faire mention du Journal of the National Cancer Institute dans la couverture médiatique. Visitez le Journal en ligne à l'adresse .