La qualité et la performance des universités québécoises en péril
McGill plaide pour un réinvestissement majeur et une
modernisation des liens entre les universités et le
gouvernement.
Nous devons nous engager maintenant et concrètement à faire de
l’éducation la priorité du Québec, si l’on veut maintenir la
qualité et de la diversité du réseau universitaire québécois.
C’est le message qu’a lancé aujourd’hui la professeure Heather
Munroe-Blum, principale et vice-chancelière de l’Université McGill,
lors de la présentation de l’institution devant les membres de la
Commission parlementaire de la culture et de l’éducation, Ă
l’Assemblée nationale du Québec.
« Nous croyons fermement que le Québec mérite d’avoir plusieurs
universités qui brillent parmi les meilleures au monde tout en
remplissant une mission propre à chacune », a indiqué Mme
Munroe-Blum.
Le passage des représentants de McGill devant la commission
s’inscrit dans un processus de reddition de comptes dans le cadre
duquel les dirigeants des établissements universitaires québécois
sont appelés, tous les trois ans, à faire le point sur leur
performance et leurs perspectives de développement. À la
présentation devant les membres de la commission s’ajoute le dépôt
d’un rapport détaillé.
McGill a axé sa présentation sur trois thèmes : sa contribution
considérable au développement du Québec, la fragilité de ses succès
et la nécessité de moderniser les liens qui unissent les
universités et le gouvernement du Québec.
Heather Munroe-Blum a souligné la disparité croissante entre les
ressources financières dont dispose les universités avec lesquelles
McGill est en concurrence, tant au niveau des investissements
gouvernementaux en recherche – où le Québec perd de plus en plus de
terrain – qu’à celui des droits de scolarité.
« Tout nouveau modèle de financement universitaire doit comprendre
une politique intégrée comprenant une augmentation modulée des
droits de scolarité afin de rejoindre la moyenne canadienne,
jumelée à l’affectation à l’aide financière d’une partie
substantielle des revenus nets tirés de cette hausse », a-t-elle
expliqué.
Par ailleurs, McGill estime que le gouvernement fait fausse route
en adoptant des dispositions législatives s’appliquant à toutes les
institutions, telles que celles prévues par la loi 100 et le projet
de loi 38 sur la gouvernance des universités. Compte tenu des
particularités de chaque université, cette approche centralisée «
ne fera que nuire à leur qualité, leur efficacité et leur
performance ».
McGill propose plutôt un régime comprenant la création d’ententes
de partenariat entre le gouvernement et chaque université liant
l’octroi de ressources financières à l’atteinte d’objectifs
stratégiques prédéfinis, modèle reflétant la tendance que l’on
observe ailleurs dans le monde.
Dans le cadre de sa présentation à la Commission, Mme Munroe-Blum
était accompagnée de Stuart H. Cobbett, président du Conseil des
gouverneurs de McGill, Anthony C. Masi, vice-principal exécutif, et
Pierre Moreau, directeur exécutif du Service de la planification et
de l’analyse institutionnelle.
Consultez le texte complet du rapport déposé par McGill.