L’union fait la force
Depuis le lancement de Phylo, il y a trois ans, quelque 300 000 participants ont contribué à faire progresser la recherche génomique en jouant à ce casse-tête en ligne. Le professeur Jérôme Waldispühl et ses collègues du département de science informatique à l’Université McGill qui ont mis au point le jeu vont maintenant permettre aux chercheurs des quatre coins du monde d’avoir accès à ces adeptes de jeux en ligne. Le but : mettre à profit l’expertise humaine pour améliorer les données génomiques préalablement obtenues avec des ordinateurs.
Phylo est un croisement entre le jeu vidéo Tetris, le cube de Rubik et un casse-tête traditionnel à tuiles coulissantes. En agençant des rectangles colorés représentant le véritable matériel génétique (sous forme de séquences d’ADN), les adeptes de jeux vidéo aident à déceler les anomalies génétiques qui pourraient être la clé de nombreuses maladies, dont le diabète, le cancer du sein et le rétinoblastome (le type de tumeur maligne oculaire le plus répandu chez les enfants). Depuis son lancement, les adeptes de tous les groupes d’âge ‒ des adolescents aux aînés ‒ ont suggéré des solutions à plus de 4 000 casse-tête à l’aide des données génomiques déjà recueillies.
Waldispühl et ses collègues espèrent qu’en plus de trouver des solutions à des problèmes de génomique ce processus permettra également au grand public de mieux comprendre la recherche scientifique. « Le jeu permet de faire tomber les barrières qui se dressent parfois entre les scientifiques et la population en général », affirme le professeur Waldispühl. « Ce que j’ai le plus apprécié depuis le lancement de Phylo, ce sont les conversations que j’ai eues avec des gens que la science intéresse et qui veulent en savoir davantage sur la recherche. Nous voulons maintenant tisser des liens entre des milliers de scientifiques aux quatre coins du monde et des centaines de milliers d’adeptes de jeux vidéo. »
Le professeur Waldispühl et ses collègues ont déjà répondu à des questions de scientifiques œuvrant dans le domaine de la bioinformatique virale à l’Université de la Victoria, et espèrent que d’autres chercheurs feront bientôt appel à leur expertise. Phylo est offert en dix langues, dont le russe, l’allemand, le chinois et l’hébreu, et la traduction du site Web en japonais, en arabe et en italien est l’un des prochains objectifs de l’équipe.
Pour consulter la version intégrale de l’article Open-Phylo: A customizable crowd-computing platform for multiple sequence alignment publié dans Genome Biology :
Pour accéder à Phylo en ligne : .
Pour contacter le chercheur directement : jerome.waldispuhl [at] mcgill.ca ( )
Cette étude a été financée par Génome Canada, Génome Québec, la Fondation canadienne pour l’innovation et les Instituts de recherche en santé du Canada.