L’empreinte sur les nappes phréatiques révèle une situ
Les producteurs agricoles de plusieurs rĂ©gions du monde ne font pas une exploitation durable des eaux souterraines Ă l’heure actuelle, estime une Ă©quipe de chercheurs dirigĂ©e par le professeur TomĚýGleeson, du DĂ©partement de gĂ©nie civil de l’UniversitĂ© McGill, qui travaille en collaboration avec des scientifiques de l’UniversitĂ© d’Utrecht, aux Pays-Bas. Un tarissement gĂ©nĂ©ralisĂ© des nappes phrĂ©atiques a effectivement Ă©tĂ© observĂ© rĂ©cemment dans les aquifères (formation gĂ©ologique constituĂ©e de sable, de gravier ou de roches capable de retenir les eaux souterraines) aux quatre coins du monde. Les auteurs d’un article publiĂ© rĂ©cemment dans la revue scientifique estiment qu’environ 1,7 milliard de personnes, la plupart en Asie, vivent dans des rĂ©gions oĂą les eaux souterraines et les Ă©cosystèmes tributaires de ces dernières sont menacĂ©s. Ěý
En combinant les données de chaque pays sur l’utilisation des eaux souterraines et divers modèles hydrologiques mondiaux, les chercheurs ont mis au point une méthode novatrice qu’ils ont appelée empreinte sur les nappes phréatiques. Celle-ci permet de mesurer la consommation d’eau par rapport aux volumes hydriques qui alimentent les aquifères à l’échelle mondiale. Tout comme l’empreinte écologique, qui permet de mesurer la demande exercée par les hommes sur la biosphère par rapport à la capacité de cette dernière à se régénérer, l’empreinte sur les nappes phréatiques constitue une mesure géodépendante de la durabilité – ou de l’absence de durabilité – de la consommation par l’homme des eaux souterraines sur l’ensemble de la planète.
Ainsi, il faut environ 140 litres d’eau pour obtenir des fèves de café, et ce, qu’elles soient cultivées sur un plateau aride d’Éthiopie ou dans la forêt tropicale colombienne. Cette consommation d’eau a toutefois des conséquences très différentes sur les réserves disponibles. Or, il n’existait jusqu’à tout récemment aucun moyen de mesurer de façon systématique l’impact à l’échelle mondiale d’une telle utilisation agricole des eaux souterraines.
En ayant recours aux aquifères comme instrument de mesure pour analyser les bilans hydrologiques – le rapport entre les quantitĂ©s d’eau qui alimentent les nappes phrĂ©atiques et celles qui les quittent – dans diffĂ©rentes rĂ©gions, les chercheurs ont Ă©tabli une carte du monde illustrant les diffĂ©rences rĂ©gionales en matière d’empreinte sur les nappes phrĂ©atiques. Les hydrologues, les gestionnaires et les dĂ©cideurs disposeront ainsi d’un outil intuitif qui leur permettra de mieux visualiser le tarissement des nappes phrĂ©atiques, de cibler les rĂ©gions oĂą les eaux souterraines pourraient ĂŞtre utilisĂ©es de façon durable pour amĂ©liorer le rendement agricole et d’assurer une meilleure gestion de la durabilitĂ© des ressources hydriques souterraines de chaque pays.Ěý
Cette étude a été financée par le et l’.
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