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L’absence de joie à l’écoute de la musique liée à un manque de connectivité dans le cerveau

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 4 January 2017

Avez-vous déjà rencontré une personne que la musique indiffère? Elle pourrait être atteinte de ce qu’on appelle l’anhédonie spécifique à la musique, qui touche de trois à cinq pour cent de la population.

Des chercheurs de l’Université de Barcelone et de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal de l’Université McGill ont observé chez les personnes qui en sont atteintes une diminution de la connectivité fonctionnelle entre les régions corticales responsables du traitement de l’information sonore et les régions sous-corticales liées à la récompense.

Pour comprendre les origines de l’anhĂ©donie musicale, des chercheurs ont recrutĂ© 45Ěýparticipants en bonne santĂ© Ă  qui ils ont fait remplir un questionnaire mesurant leur degrĂ© de sensibilitĂ© Ă  l’écoute de musique. Ils les ont rĂ©partis en trois groupes selon leurs rĂ©ponses. Les sujets devaient ensuite Ă©couter des extraits musicaux Ă  l’intĂ©rieur d’un appareil d’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique fonctionnelle (IRMf), tout en fournissant des estimations en temps rĂ©el du plaisir ressenti. Afin d’évaluer la rĂ©action du cerveau Ă  d’autres types de rĂ©compenses, les participants se sont aussi livrĂ©s Ă  un jeu d’argent qui leur permettait de gagner ou de perdre vraiment de l’argent.

Les données d’IRMf ont montré qu’à l’écoute de musique, les personnes atteintes d’anhédonie musicale présentaient une diminution de l’activité du noyau accumbens, une structure sous-corticale importante du réseau de récompense. La diminution ne procédait pas d'un dysfonctionnement général du noyau accumbens même, la région étant activée quand les sujets remportaient de l’argent au jeu.

Or, chez les sujets atteints d’anhédonie musicale, la connectivité fonctionnelle entre les régions corticales associées au traitement de l’information auditive et le noyau accumbens était moindre. En revanche, elle était prononcée chez des personnes éprouvant une sensibilité élevée à la musique.

Le fait que des sujets soient insensibles à la musique, mais sensibles à un autre stimulus comme l’argent permet de penser qu’il existe différentes voies vers la récompense pour différents stimuli. Cette conclusion pourrait préparer le terrain à l’étude détaillée des substrats neuronaux à la base d’autres anhédonies propres à un domaine et elle nous aide, d’une perspective évolutionniste, à comprendre comment la musique a acquis une valeur de récompense.

Il a été démontré que l’absence de connectivité dans le cerveau est responsable d’autres déficits de la capacité cognitive. Ainsi, des études concernant des enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme révèlent que leur incapacité à trouver agréable la voix humaine pourrait s’expliquer par un couplage réduit entre le sillon temporal supérieur postérieur bilatéral et les nœuds répartis du système de récompense, dont le noyau accumbens. Cette plus récente recherche renforce l’importance de la connectivité neuronale dans la réaction à la récompense chez les êtres humains.

«ĚýCes rĂ©sultats aident Ă  comprendre la variabilitĂ© individuelle dans le fonctionnement du système de rĂ©compense, et peuvent ĂŞtre appliquĂ©s Ă  la mise au point de thĂ©rapies pour traiter des troubles liĂ©s Ă  la rĂ©compense, dont l’apathie, la dĂ©pression et la toxicomanieĚý», avance Robert Zatorre, neuroscientifique Ă  l’INM et coauteur de l’article.

Cette étude a paru dans le 27 septembre 2016. Elle a été subventionnée par les gouvernements de l’Espagne et de la Catalogne, et les Instituts de recherche en santé du Canada.

Le Neuro

L’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al – le Neuro – est un centre mĂ©dical universitaire unique qui se consacre aux neurosciences. FondĂ© en 1934 par l’éminent neurochirurgien Wilder Penfield, le Neuro a acquis une renommĂ©e internationale pour l’interaction Ă©troite entre la recherche, les soins exceptionnels aux patients et la formation spĂ©cialisĂ©e, essentiels Ă  l’avancement de la science et de la mĂ©decine. Ă€ la fois institut de recherche et d’enseignement de l’UniversitĂ© McGill, le Neuro constitue l’assise de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© McGill.Ěý Les chercheurs du Neuro sont des chefs de file reconnus mondialement pour leur expertise en neurosciences cellulaire et molĂ©culaire, en imagerie du cerveau, en neurosciences cognitives, ainsi que dans l’étude et le traitement de l’épilepsie, de la sclĂ©rose en plaques et de troubles neuromusculaires.

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