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Nouvelles

Deux prestigieuses bourses Guggenheim octroyées à des professeurs mcgillois qui mettent au défi des convictions bien ancrées

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 14 April 2011

L’un questionne les interprĂ©tations traditionnelles de la fin de la Guerre froide,Ěýl’autre rĂ©fute les opinions qui prĂ©valent au sujet des Chinoises de l’ère prĂ©moderne par l’analyse d’œuvres littĂ©raires

Les professeurs mcgillois Lorenz M. Lüthi et Grace Fong figurent parmi les lauréats 2011 de prestigieuses bourses octroyées récemment par la Fondation commémorative John Simon Guggenheim. Ces bourses sont décernées à un groupe diversifié composé d’universitaires, d’artistes et de scientifiques, sur la base de leurs réalisations passées et de leur potentiel exceptionnel. Les 180 lauréats de cette année ont été sélectionnés à partir d’un groupe de près de 3 000 candidats.

Le professeur Lorenz Lüthi réfute les interprétations traditionnelles des facteurs qui ont vraiment influencé la fin de la guerre froide.

Les historiens ont presque unanimement associé la fin de la guerre froide avec la chute des régimes communistes en Europe de l’Est, en 1989. Le professeur d’histoire et d’études classiques de l’Université McGill, Lorenz Lüthi, estime qu’il s’agit d’une interprétation trop étroite et eurocentrique. L’auteur de l’ouvrage The Sino-Soviet Split affirme plutôt que les événements qui ont eu lieu en Asie de l’Est au cours des années 1960 ont déclenché les développements en Europe et, dans une moindre mesure, au Moyen-Orient, ou qu’ils en ont à tout le moins déterminé le moment. Il soutient également que la guerre froide a pris fin en Asie de l’Est et au Moyen-Orient pendant la période couvrant les années 1979 à 1983, moment où les structures de l’après-guerre froide ont été mises en place en Europe. Alors que les interprétations historiques traditionnelles présentent la fin de la guerre froide comme un événement bref et décisif, monsieur Lüthi soutient qu’il s’agissait plutôt d’un processus lent, long et compliqué, arguant que cette guerre n’a pas pris naissance en Europe, mais bien en Asie de l’Est, à partir de 1960, soit au moment de la réintégration graduelle de la Chine dans le monde.

Selon le professeur Lüthi, les réflexions historiques sur la guerre froide se sont trop concentrées sur les nations participantes et ont échoué dans l’examen des acteurs non gouvernementaux. Bien qu’il ne nie pas la part des pays, il est convaincu que les idées et leurs diffuseurs non gouvernementaux ont structuré les événements en Europe de l’Est et au Moyen-Orient, au cours des années 1970, dans une mesure largement supérieure à celle qu’on leur a attribuée par le passé.

En expliquant comment il en est arrivé à cette déduction, monsieur Lüthi a déclaré : « Au cours des derniers mois, je me suis rendu à Berlin pour effectuer mes travaux de recherche. J’étais un peu anxieux de savoir comment je pourrais continuer et terminer mon ouvrage, lorsque, la semaine dernière, j’ai reçu un courriel de la Fondation Guggenheim m’annonçant la décision. Toutes mes appréhensions se sont alors instantanément dissipées. Je suis ensuite parti travailler aux archives est-allemandes en marchant d’un pas plus léger. Cette bourse me permet de terminer mon imposant ouvrage d’interprétation de la seconde moitié de la guerre froide. »

Pour lire davantage sur le professeur Lorenz M. Lüthi et ses travaux :
/history/faculty/faculty/luthi/

La professeure Grace Fong a consacré plus d’une décennie à récupérer le riche répertoire de documents égarés depuis longtemps et négligés, rédigés par des Chinoises à l’époque dynastique, et à les dévoiler au milieu universitaire ainsi qu’au grand public.

Jusqu’à relativement récemment, les Chinoises de l’ère prémoderne étaient considérées comme illettrées, passives et dépendantes de leur père, leur mari et leurs fils. Ce tableau, selon lequel les femmes étaient souvent transformées en un symbole de la tendance rétrograde chinoise, a été brossé par des nationalistes et des révolutionnaires qui tentaient de rétablir la position de la Chine dans le monde, devant l’impérialisme occidental et l’effondrement social, politique et moral caractéristique du tournant du 20e siècle. Inspiré par les développements occidentaux en analyse féministe qui redonnaient aux femmes un rôle actif en histoire et en littérature, la professeure du Département d’études est-asiatiques Grace Fong a mis ce tableau au défi et réévalué la position et les contributions des Chinoises de l’ère prémoderne. À l’issue d’une recherche approfondie, elle a mis au jour une culture littéraire féminine éminemment vibrante dont l’existence avait été presque oubliée par les collections littéraires qui ont survécu dans les salles de livres rares de la Chine et de l’Occident. Ces découvertes l’ont conduite à créer la base de données des œuvres littéraires féminines des dynasties Ming et Qing, et à publier la première étude monographique rédigée dans une langue occidentale sur l’écriture et le rôle de ces femmes, Herself an Author: Gender, Agency, and Writing in Late Imperial China (2008).

Madame Fong a expliqué en ces termes comment la bourse profitera à ses travaux : « Je suis extrêmement honorée de recevoir cette bourse prestigieuse en reconnaissance de mes travaux sur les réalisations littéraires et la signification historique de ces femmes remarquables. Cela me permettra de mener à terme mon projet sur la manière dont les vies de ces Chinoises sont relatées dans leurs propres mots et dans ceux d’autres personnes qui ont encadré leurs écrits ».

Pour lire davantage sur la professeure Grace Fong et ses travaux :

/eas/

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Fondée à Montréal, au Québec, en 1821, l’Université McGill se classe comme chef de file parmi les universités canadiennes. McGill compte deux campus, 11 facultés, 11 écoles professionnelles, 300 programmes d’études et au-delà de 36 000 étudiants, dont 8 300 aux cycles supérieurs, originaires de plus de 150 pays. L’Université accueille au-delà de 7 200 étudiants étrangers, qui composent près de 20 pour cent de sa population étudiante. Près de la moitié de ses étudiants ont une langue maternelle autre que l’anglais – dont 6 200 francophones.

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