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Des tabous entravent l'étude de la sexualité après la ménopause

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 15 December 2006

Le Pr Irv Binik n'a généralement aucun mal à recruter des volontaires pour ses études sur la sexualité humaine, sujet qui nous fascine toujours. Pourtant, lorsque le professeur en psychologie à McGill et son équipe ont voulu recruter des sujets pour une étude sur la dyspareunie (douleur vaginale) chez les femmes ménopausées, ils n'ont réussi à enrôler qu'une quarantaine de personnes, moins de la moitié du nombre normal.

« Dans ce groupe d'âge, les gens n'ont pas tendance à chercher de l'aide pour résoudre leurs problèmes sexuels », explique le Pr Binik, fondateur et directeur du Service de thérapie sexuelle et de couple du Centre universitaire de santé McGill à l'Hôpital Royal Victoria.

Avec sa nouvelle étude, le Pr Binik souhaite aborder le problème sous deux angles entièrement nouveaux : en considérant la dyspareunie comme une manifestation de douleur et non comme une difficulté sexuelle, et en présumant qu'elle n'est pas causée par la ménopause. « Normalement, les gynécologues blâment la baisse des niveaux d’œstrogène et prescrivent des hormones, dit-il, mais ce n'est pas la seule cause du problème. Plus nous arriverons à recruter de femmes, mieux nous pourrons classer les nombreuses causes et aider les médecins à prescrire un traitement adapté au lieu d'une solution universelle qui ne fonctionne que dans un petit nombre de cas. »

Le Pr Binik et son équipe doivent étudier au moins 200 femmes de 45 à 65 ans pour tirer des conclusions significatives de leur étude. On estime à 15 % la proportion de femmes ménopausées qui sont atteintes de dyspareunie. Dans certains cas, la douleur est constante, sans aucun lien avec les rapports sexuels : elle serait alors déclenchée par une activité sportive, par exemple, ou par une autre cause inconnue.

Toutefois, il peut s'avérer très difficile d'inciter une femme de plus de 60 ans à parler de sa sexualité. Elles restent inhibées par des tabous datant de leur jeunesse, c'est-à-dire des années 1950. « Certaines femmes sont tellement soulagées qu'elles fondent en larmes, affirme Alina Kao, étudiante de doctorat du Pr Binik. C'est souvent la première fois qu'elles peuvent parler d'un problème qui les a tourmentées toute leur vie. »

En 1994, l'équipe du Pr Binik n'avait eu aucun mal à recruter un nombre suffisant de sujets pour une vaste étude sur la dyspareunie auprès des femmes non ménopausées, laquelle avait permis de comprendre pour la première fois la nature de ce trouble chez les jeunes femmes. Cette étude innovatrice avait permis de préciser ce qu'était la dyspareunie : non un type général de douleur, mais en fait, différentes sortes de douleur appelant une variété de solutions.

À compter du mois de janvier, l'étude sera poursuivie à un deuxième site – le Service gynécologique du CHU Sainte-Justine – en plus du laboratoire du Pr Binik à McGill. Les femmes qui souhaitent y participer peuvent composer le 514-398-5323.

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