Des chercheurs du CUSM se penchent sur l'impact de l'ostéoporose au Canada
Même un accident ou une chute banal peuvent causer une fracture potentiellement invalidante chez 60 pour cent des femmes canadiennes de plus de 50 ans. Voilà seulement un exemple des résultats inquiétants de l'Étude canadienne multicentrique de l'ostéoporose (Canadian Multicentre Osteoporosis Study ou CAMOS), étude d'envergure en cours sur l'ostéoporose qui fait appel à plus de 9 000 sujets dans tout le Canada. L'étude est rendue possible grâce au renouvellement récent d'une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
Bien que courante chez les personnes âgées, l'ostéoporose n'est souvent pas diagnostiquée ni traitée, selon les chercheurs de CAMOS. «Nous avons trouvé une importante carence de traitement de l'ostéoporose», dit le chercheur principal de l'étude, le Dr Alan Tenenhouse, directeur de la division du Métabolisme osseux au département de Médecine du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). «Un grand nombre de cas d'ostéoporose, surtout chez les hommes, ne sont pas détectés.»
Les personnes ostéoporotiques qui ne sont pas traitées présentent de grands risques de fractures. Les fractures de la hanche sont particulièrement dangereuses. Environ le quart des 25 000 Canadiens victimes d'une fracture de la hanche meurent dans l'année qui suit l'accident. La moitié seulement retrouve un fonctionnement normal.
«D'autres fractures, notamment les fractures vertébrales, ont aussi un impact très défavorable sur la qualité de vie», dit le Dr Tenenhouse. «Cela est inquiétant, car la radiographie a montré qu'au moins 15 pour cent des hommes et des femmes âgés de plus de 50 ans dans notre étude présentaient des fractures vertébrales, même si un grand nombre ne causaient pas de symptômes.»
«Nous avons établi que le seul diagnostic d'ostéoporose entraînait une diminution de la qualité de vie, du fait que les personnes atteintes s'inquiètent ensuite du risque de fracture. L'objectif de CAMOS est de libérer de cette menace les personnes âgées au Canada.»
La phase 2 de CAMOS est en cours. Pour les aider dans leurs travaux, les chercheurs utiliseront une norme de densité osseuse spécifiquement canadienne, élaborée au cours de la première phase de l'étude.
«Nous étudions les facteurs qui optimisent la masse et la force osseuses au cours de la jeunesse ainsi que la relation entre la masse osseuse chez la personne jeune et la perte osseuse chez la personne âgée», dit le Dr Tenenhouse. «La compréhension de ces processus et de ces relations est essentielle à la définition d'une stratégie de prévention des fractures. À terme, nous espérons que l'étude CAMOS nous aidera à développer de meilleures approches en vue d'atténuer l'impact humain et économique de l'ostéoporose.»
L'ostéoporose, appelée parfois maladie de «l'os poreux» ou de «l'os fragile», se caractérise par la perte de la densité et de la force osseuses. Cette affection touche jusqu'à un Canadien sur quatre de plus de 50 ans et est associée à une augmentation du risque de fractures invalidantes des vertèbres, des côtes, du poignet et de la hanche. Selon les estimations, l'ostéoporose coûte à l'économie canadienne un milliard de dollars par année, chiffre appelé à doubler dans les 30 prochaines années en raison du vieillissement de la population.
L'étude CAMOS est également financée par Merck Frosst Canada, Alliance for Better Bone Health (Alliance pour une meilleure santé osseuse), Novartis Pharma Canada Inc. et Eli Lilly Canada.