Des chercheurs du CUSM constatent l'existence d'un lien entre les médicaments contre les aigreurs et le C. difficile acquis dans la collectivité
Une nouvelle étude menée par des chercheurs du CUSM vient appuyer la thèse de l'existence d'un lien entre les inhibiteurs de la pompe à protons, tels que les médicaments contre les aigreurs et les infections au Clostridium difficile, à l'extérieur des milieux hospitaliers. Les résultats, publiés aujourd'hui dans le Journal de l'Association médicale canadienne, se sont appuyées sur une base de données de recherche clinique pour confirmer que les inhibiteurs de la pompe à protons constituent un facteur de risque pour l'infection par C. difficile. De nombreuses études menées à travers le monde ont permis de démontrer une augmentation des maladies associées à C. difficile en milieu hospitalier; cependant, cette étude est l'une des rares à suggérer que cette tendance se reproduit également au sein de la collectivité, en général.
Aux dires du Dr Sandra Dial, chercheur du CUSM et principal auteur de la nouvelle étude : " Nos résultats démontrent que les médicaments dont il est acquis qu'ils atténuent les brûlures gastriques, comme les médicaments contre les aigreurs sont associés à un risque accru de maladies associées à C. difficile. En réduisant le niveau d'acidité gastrique, nous croyons que les inhibiteurs de la pompe à protons offrent un environnement plus propice que la bactérie C. difficile peut coloniser ".
Des chercheurs ont également découvert que près de la moitié des patients qui s'étaient vu diagnostiquer le C. difficile au sein de leur collectivité n'avaient pas pris d'antibiotiques, un autre facteur de risque connu. Jusqu'à récemment, on prenait pour acquis que le C. difficile ne touchait pratiquement que des patients qui avaient pris des antibiotiques en milieu hospitalier. D'ajouter le Dr Dial, qui fait également partie des médecins titulaires des services des soins intensifs tant du CUSM que de l'Hôpital général juif (HGJ) et qui est professeur adjoint de médecine à l'Université McGill : " Ces résultats mettent en évidence le fait qu'il se peut que des patients soient infectés au C. difficile sans avoir pris d'antibiotiques, dans des milieux tels que la collectivité, où l'usage de tels antibiotiques peut être moins répandu ".
Les résultats de cette recherche appuient celles d'une étude préalable publiée l'an dernier par le Dr Dial et l'unité de pharmacoépidémiologie de l'Université McGill, dirigée par le professeur Samy Suissa. Aux dires du Dr Dial : " Ces deux résultats étaient à la fois nouveaux et controversés et nous estimions qu'il était important de les réexaminer dans le contexte d'une nouvelle étude, en s'appuyant sur une autre définition des maladies associées à C. difficile. Cette idée a été mise de l'avant par Chris Delaney, candidat au doctorat ". L'étude actuelle a été exécutée dans un contexte de consultations externes, en s'appuyant sur une base de données de recherche clinique du Royaume-Uni. Dans leur ensemble de données, les chercheurs n'ont inclus que les patients qui avaient été traités par leur médecin, au moyen de vancomycine par voie orale, pour le C. difficile.
Cette étude de recherche a été financée par la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI), les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ).
Le Clostridium difficile, ou C. difficile, est un microbe bactérien qui peut causer une infection intestinale. Les symptômes les plus fréquents sont la diarrhée, la fièvre et les douleurs abdominales. Des recherches menées au Québec indiquent que la souche prévalente de C. difficile au Québec ressemble aux autres souches observées aux États-Unis et en Europe. La souche québécoise est résistante à un groupe d'antibiotiques, les quinolones fluorées, ce qui pourrait avoir contribué à la propagation de la bactérie au Québec. Le lavage régulier des mains à l'eau et au savon est la mesure préventive de base de l'infection à C. difficile.
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