Des cellules souches pour soigner l'ostéoporose et favoriser la croissance osseuse - Une équipe du CUSM décrit un nouveau mécanisme de contrôle pour le remodelage des os
Bien que les mots " interféron gamma " évoquent plus une arme
venue de l'espace, il s'agit en fait d'une hormone produite par
notre corps qui s'avère très prometteuse en matière de traitement
de l'ostéoporose. Des chercheurs de l'Institut de recherche du
Centre universitaire de santé McGill (CUSM) expliquent, dans une
étude publiée dans la revue Stem Cells, qu'associer un certain
groupe de cellules souches multipotentes (appelées cellules souches
mésenchymateuses) à l'interféron gamma (IFN?) pourrait favoriser la
croissance des os.
" Avec l'interféron gamma, nous avons identifié un nouveau moyen de
contrôler le processus de remodelage osseux, aussi bien in-vivo
qu'in-vitro, explique le , auteur principal de l'étude et co-directeur de l'Axe
des troubles musculo-squelettiques l’Institut de recherche. Il est
nécessaire d'effectuer d'autres études afin de décrire ce mécanisme
avec plus de précisions, mais nous espérons que cela nous permettra
de mieux comprendre les causes de l'ostéoporose et de découvrir des
traitements innovants. "
De la culture cellulaire au modèle animal
" Nous avons commencé par stimuler des cellules souches
mésenchymateuses en culture afin qu'elles forment des cellules
osseuses (ostéoblastes) in-vitro ", déclare le Dr Richard Kremer,
professeur à la Faculté de médecine de l'Université McGill. " Nous
nous sommes rendus compte que des gènes liés à l'interféron gamma
participaient à ce processus de différentiation, mais également que
ces précurseurs de cellules osseuses pouvaient à la fois être
stimulés par l'interféron gamma et produire cette hormone. "
L'étape suivante a été l'étude d'un modèle animal appelé "
knock-out ", c'est-à -dire insensible à l'interféron gamma suite Ã
la désactivation du récepteur de cette hormone. Ces animaux ont
subi des tests de densité osseuse, comparables à ceux utilisés pour
diagnostiquer l'ostéoporose chez l'homme. Les résultats ont
démontré que la densité des os de ces animaux était
significativement inférieure à celle de leurs congénères sains.
D'autre part, la capacité de leurs cellules souches
mésenchymateuses à créer des cellules osseuses avait également
diminué. " Ces résultats confirment que, même in-vivo, l'interféron
gamma joue un rôle prépondérant dans la différentiation des
cellules souches mésenchymateuses en ostéoblastes ", déclare le Dr
Kremer.
Une nouvelle voie biologique, de l'espoir en matière
traitement
Les résultats in-vitro et in-vivo ont tous deux prouvé que
l'interféron gamma est essentiel à la différentiation de cellules
mésenchymateuses en cellules osseuses ainsi qu'au processus de
croissance des os. Il sera nécessaire d'effectuer de plus amples
recherches afin de décrire avec précision comment l'interféron
gamma agit sur la formation des cellules osseuses, mais la
corrélation directe mise en lumière dans cette étude, ne laisse
aucun doute sur son importance.
Jusqu'à présent, l'interféron gamma a essentiellement été utilisé
en tant qu'agent préventif des infections et pour renforcer le
système immunitaire dans des cas de maladies telles que le cancer.
Ces découvertes permettent d'espérer que l'interféron gamma, ou une
autre molécule impliquée dans ce mécanisme, puisse devenir dans le
futur une cible thérapeutique efficace pour lutter contre
l'ostéoporose.
À propos de l'ostéoporose
L'ostéoporose est une maladie qui fragilise les os et augmente le
risque de fracture. Si elle n'est pas traitée, elle peut progresser
sans douleur jusqu'Ã une fracture de la hanche, de la colonne
vertébrale ou du poignet. Selon l'Organisation Mondiale de la
Santé, après 50 ans, cette maladie touche une femme sur
quatre.
Partenaires
Cette étude intitulée " Autocrine Regulation of Interferon ? in
Mesenchymal Stem Cells Plays a Role in Early Osteoblastogenesis "
et publiée dans la revue Stem Cells, a été rédigée par Richard
Kremer du Centre universitaire de santé McGill, Gustavo Duque, Dao
Chao Huang, Michael Macoritto, Xian Fang Yan de la Faculté de
médecine de l'Université McGill et du Centre de Recherche sur le
Tissu Osseux et le Parodonte, et Daniel Rivas du Davis Institute
for Medical Research qui est affilié à l'Université McGill.
Financement
Cette étude a été soutenue par les Instituts de recherche en santé
du Canada, les Producteurs laitiers du Canada, le Conseil de
recherches en sciences et en génie du Canada et le Fonds de la
recherche en santé du Québec.
Sur le Web
À propos des Cellules souches : The International Journal of Cell
Differentiation and Proliferation:
A propos du Centre universitaire de santé McGill :
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L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé
McGill (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation
mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de
santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de
recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la
Faculté de médecine de l'Université McGill. L'Institut compte plus
de 600 chercheurs, près de 1 200 étudiants diplômés et
postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés Ã
un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et
clinique. L'Institut de recherche est à l'avant-garde des
connaissances, de l'innovation et de la technologie. La recherche
de l'Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du
CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des
connaissances scientifiques les plus avancées.
L'Institut de recherche du CUSM est soutenu en partie par le Fonds
de la recherche en santé du Québec.
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