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Caspase-12 : une équipe du CUSM décrit un nouveau mécanisme de défense contre les inflammations intestinales

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 12 March 2008

La première ligne de défense de l'organisme contre les bactéries que nous ingérons ne serait pas le système immunitaire mais les cellules qui bordent l'intérieur de l'intestin. Cette étonnante conclusion n'est qu'une facette des résultats de l'étude que le Dr Maya Saleh, chercheur de l'Institut de Recherche du CUSM, publie le 12 mars dans le journal Cell Host and Microbe.

Les mécanismes qui sous-tendent cette découverte pourraient mener vers d'importantes innovations thérapeutiques, notamment pour le traitement des maladies diarrhéiques et des inflammations de l'intestin, comme la maladie de Crohn.

Lors d'une infection pathogène par E.coli, la bactérie se fixe sur une cellule épithéliale de la paroi interne de l'intestin et y injecte du matériel infectieux grâce à un mécanisme de seringue. Ce contact intime déclenche une réaction de défense à l'intérieur de la cellule épithéliale appelée la " voie Nod ". Celle-ci permet d'alerter le système immunitaire, mais aussi de libérer des peptides antimicrobiens : les défensines.

Les défensines se comportent comme des antibiotiques : elles tuent la bactérie directement en perforant sa paroi. Ces peptides jouent aussi un rôle dans l'activation du système immunitaire et dans la régulation de la réaction inflammatoire.

" Ce mécanisme élargit notre conception de l'immunité car il repose sur les cellules épithéliales, et non pas les cellules immunitaires, pendant les premiers stades de l'infection", explique la Dr Saleh. " D'autre part notre étude prouve que ce mécanisme est régulé négativement par la protéine Caspase-12, c'est à dire qu'elle limite la production de défensines. Caspase-12 entrave donc l'élimination des bactéries, ce qui déclenche une réaction inflammatoire intense qui se manifeste par plusieurs symptômes, dont des diarrhées aigues. "

Ces découvertes fondamentales changent notre conception de la défense immunitaire. Elles ouvrent aussi de nouvelles voies pour une compréhension plus approfondie et des traitements plus ciblés pour des maladies liées à une inflammation de l'intestin, telles que les maladies diarrhéiques causées par les E.coli pathogènes ou la maladie de Crohn.

Dans le premier cas, les diarrhées sont le symptôme d'une inflammation de l'intestin provoquée par un processus similaire à celui décrit ci-dessus par le Dr Saleh. Un traitement ciblé sur Caspase-12 permettrait de diminuer l'inflammation en agissant sur sa cause plutôt que ses symptômes.

La maladie de Crohn est une inflammation chronique du tube digestif dont on ne connait pas les causes précises. On sait par contre que cette pathologie est associée à une mutation génétique dans la voie Nod. " Cette étude nous permet d'envisager trois explications possibles pour la maladie de Crohn : la mutation de la voie Nod pourrait entrainer soit un défaut de reconnaissance des bactéries, soit une hyper-activation du système immunitaire, résultant dans ces 2 cas en une inflammation exagérée contre des bactéries présentes naturellement dans le système digestif ; il est aussi possible que la pathologie soit due à une réaction exagérée et répétée contre un microorganisme pathogène ", explique la Dr Saleh. La polémique est ouverte… Dans tous les cas, un médicament qui ciblerait Caspase-12 permettrait encore ici de diminuer les symptômes de l'inflammation en s'attaquant directement à ses racines.

La Dr Maya Saleh est chercheur au département des soins intensifs et au centre d'étude sur la résistance de l'hôte de l'Institut de Recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), et professeur adjointe à la faculté de médecine de l'Université McGill.

Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et par la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI).

L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et des soins de santé. Établi à Montréal, au Québec, il constitue la base de recherche du CUSM, centre hospitalier universitaire affilié à la Faculté de médecine de l'Université McGill. L'Institut compte plus de 500 chercheurs, près de 1 000 étudiants diplômés et postdoctoraux et plus de 300 laboratoires de recherche consacrés à un large éventail de domaines de recherche, fondamentale et clinique. L'Institut de recherche est à l'avant-garde des connaissances, de l'innovation et de la technologie. La recherche de l'Institut est étroitement liée aux programmes cliniques du CUSM, ce qui permet aux patients de bénéficier directement des connaissances scientifiques les plus avancées. Pour de plus amples renseignements, consulter l'adresse .

Cliquez ici pour lire l'article intégral du Dr Salehh

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