Cancer du sein : McGill sur une nouvelle piste
Des chercheurs décodent un gène déficient chez deux femmes atteintes sur cinq
Une équipe du Centre de recherche sur le cancer de l'Université McGill, dirigée par Michel L. Tremblay, vient de réussir à comprendre le rôle que joue un gène spécifique dans la propagation du cancer du sein chez deux femmes atteintes sur cinq. Selon l'étude, publiée dans la revue scientifique Nature Genetics, l'élimination de l'activité de ce gène chez des souris prédisposées au cancer reporte dans le temps l'apparition des tumeurs, voire même les empêchent de se former.
« Le gène que nous avons identifié, le PTP1b, était bien connu pour le rôle qu'il joue dans le diabète et l'obésité, explique Michel L. Tremblay, directeur du Centre de recherche sur le cancer de McGill. Dans cette nouvelle étude, nous avons découvert que le potentiel du PTP1b à moduler le métabolisme est également crucial dans la promotion de la prolifération des tumeurs cancéreuses. »
Dans un article publié dans Science en 1999, la découverte du même groupe de chercheurs, démontrait qu'en supprimant l'enzyme produite par le gène PTP1b, on réussissait à guérir le diabète de type II et l'obésité. Bon nombre de sociétés pharmaceutiques ont depuis développé de nouveaux inhibiteurs pour les traitements.
« Il leur suffira d'adapter leurs composés pour s'attaquer au cancer du sein », poursuit Michel L. Tremblay.
« Ainsi, même si cette étude n'est qu'une validation génétique et pharmacologique sur des souris, on constate que 30% à 40% des cancers du sein comportent différents niveaux de suractivation du PTP1b, soit une proportion beaucoup plus grande que les cas liés au bagage héréditaire », conclut le Dr Tremblay.
Cette recherche a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, la Société de recherche sur le cancer, le Fonds de la recherche en santé du Québec et la Fondation Jeanne et Jean-Louis Lévesque.
Sur le Web: