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Avancée dans la recherche sur la fibrose kystique

Des sources inexploitées de diversité chimique pourraient se révéler la clé de nouveaux traitements de cette maladie génétique

Une équipe de chercheurs du Centre de recherche translationnelle sur la fibrose kystique de l’Université McGill et de l’Université de la Colombie-Britannique a découvert une nouvelle molécule pour le traitement de la fibrose kystique, l’une des maladies génétiques mortelles les plus courantes. Les chercheurs ont décelé le composé chimique en s’intéressant à une éponge de mer du Pacifique Sud. Ils ont constaté que ce composé corrige la localisation et rétablit la fonction de la protéine défectueuse à l’origine de la fibrose kystique. Les résultats de leurs travaux sont publiés dans le dernier numéro de la revue Chemistry and Biology.

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 25 October 2012

«ĚýNous avons identifiĂ© un composĂ©, la latonduine, dans les Ă©ponges de mer et l’avons isolĂ©. Nous avons ensuite mis au point une mĂ©thode permettant de dĂ©terminer son site d’actionĚý», prĂ©cise le professeur David Thomas, directeur du DĂ©partement de biochimie de l’UniversitĂ© McGill et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en gĂ©nĂ©tique molĂ©culaire. L’équipe a examinĂ© 720Ěýextraits marins provenant d’éponges du Pacifique Sud et dĂ©terminĂ© que la latonduine en est la molĂ©cule active.

Les chercheurs se sont appuyĂ©s sur leurs travaux en cours, qui portent sur le traitement de la forme mutante la plus courante du rĂ©gulateur de la conductance transmembranaire de la fibrose kystique pour corriger le dĂ©faut gĂ©nĂ©tique fondamental Ă  l’origine de la plupart des cas de fibrose kystique. Cette protĂ©ine membranaire participe au transport des ions et de l’eau dans les cellules qui tapissent les voies aĂ©riennes et divers organes. Chez les personnes atteintes deĚýfibrose kystique, la protĂ©ine mutante prĂ©sente un dĂ©faut de pliage et est retenue Ă  l’intĂ©rieur de la cellule au lieu d’atteindre son emplacement normal Ă  la surface de la cellule. La fibrose kystique rĂ©sulte de l’incapacitĂ© de cette protĂ©ine Ă  se localiser correctement dans la cellule.

Ce nouveau composĂ©, dont on ne connaissait jusqu’ici aucune fonction biologique, devient un nouveau candidat pour d’autres recherches sur la fibrose kystique. «ĚýAutrefois, les gens cherchaient leurs clĂ©s Ă  la lumière des lampadaires; pour notre part, nous avons choisi de chercher nos clĂ©s dans des endroits inexplorĂ©s en nous servant d’une lampe de pocheĚý», explique Graeme Carlile, associĂ© de recherche Ă  McGill et coauteur de l’étude.

Cette percée est le résultat d’une collaboration soutenue entre les équipes des professeurs Raymond Andersen, de l’Université de la Colombie-Britannique, John Hanrahan, du Département de physiologie de McGill, et David Thomas. Les travaux du professeur Andersen, chimiste spécialisé dans les produits naturels, portent principalement sur l’isolement de nouvelles molécules à partir d’éponges marines. Son groupe a identifié de nombreux composés bioactifs provenant de cette source particulière.

Les chercheurs ayant établi que les lantonduines permettent de corriger la forme mutante la plus courante du régulateur de la conductance transmembranaire de la fibrose kystique, ils peuvent maintenant axer leurs travaux sur l’identification des principales voies qui interviennent dans cette correction afin de faire progresser le traitement de cette maladie.

«ĚýLa fibrose kystique ne touchant que 80Ěý000Ěýpatients environ Ă  l’échelle mondiale, elle n’a pas Ă©tĂ© une prioritĂ© pour les grandes sociĂ©tĂ©s pharmaceutiques, mais la situation est en voie de changer depuis l’homologation rĂ©cente d’un mĂ©dicament pour le traitement d’une forme mutante moins courante du rĂ©gulateur de la conductance transmembranaire de la fibrose kystique. La recherche d’un traitement par notre Ă©quipe est un projet ambitieux qui fait appel Ă  l’expertise et Ă  l’engagement des chercheurs de McGill et de l’UniversitĂ© de la Colombie-Britannique en chimie, physiologie et biologie molĂ©culaire. Nous progressons, mais il nous faudra disposer de ressources supplĂ©mentaires et d’expertises plus vastesĚý», affirme le professeur Thomas.

Ces travaux ont été financés par les Instituts de recherche en santé du Canada, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, Fibrose kystique Canada, la Fondation canadienne pour l’innovation et le Programme des chaires de recherche du Canada.

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