Une aile fossilisée : source de renseignements sur la biodiversité du Labrador durant le crétacé
Une aile d’insecte fossilisée découverte dans une mine abandonnée du Labrador a permis à des paléontologues de l’Université McGill et de l’Université de Gdansk d’identifier une nouvelle espèce de « cigale velue » ayant vécu il y a environ 100 millions d’années.
Le Maculaferrum blaisi, caractérisé dans une étude publiée dans , est le premier insecte hémiptère (punaise) découvert à la formation de Redmond, un gisement fossilifère de l’époque du crétacé situé près de Schefferville, au Labrador.
Alexandre Demers-Potvin, étudiant à la maîtrise sous la supervision du professeur Hans Larsson, directeur du Musée Redpath de McGill, souligne qu’une seule aile a suffi à identifier la famille de l’insecte.
« Nous avons pu démontrer facilement que l’insecte appartenait à la famille des Tettigarctidae grâce au motif formé par les nervures sur son aile », explique M. Demers-Potvin, qui est aussi explorateur National Geographic (2018).
Le nom générique Maculaferrum vient du latin macula (tache), en raison du motif tacheté de certaines parties de l’aile, et ferrum (fer), en raison de la teneur élevée en fer des roches rouges du site de Redmond. Le nom de l’espèce blaisi a quant à lui été choisi en l’honneur de Roger A. Blais, qui a mené la première étude sur la formation de Redmond et ses fossiles en 1957 alors qu’il travaillait pour la Compagnie minière IOC.
« Cette découverte nous donne une meilleure idée de la biodiversité des insectes du site à l’époque du crétacé, une époque antérieure à l’extinction des dinosaures, ajoute M. Demers‑Potvin. Elle montre aussi que des espèces rares peuvent être identifiées à la mine de Redmond, et que celle-ci mérite donc l’attention des paléontologues. »
« Cette découverte est captivante puisqu’elle a pris place dans le lieu où on trouve les fossiles d’insectes les plus anciens et les plus diversifiés au Canada. C’est aussi d’une époque passionnante où s’est produite une explosion de plantes à fleurs et d’insectes pollinisateurs qui sont à l’origine des écosystèmes terrestres que l’on connaît aujourd’hui », précise le professeur Larsson.
Ă€ propos de cette Ă©tude
Demers-Potvin, Alexandre V., Szwedo, Jacek, Paragnani, Cassia P. et Larsson, Hans C. E. «  », Acta Palaeontologica Polonica.
Ces travaux ont obtenu un financement du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, une bourse de début de carrière de la National Geographic Society, des fonds du Programme de formation scientifique dans le Nord, une bourse « Class of 66 » du musée Redpath et une subvention à la découverte du CRSNG.
L’Université McGill
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Renseignements
Cynthia Lee
Service des relations avec les médias de l’Université McGill
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