Ils forment un groupe diversifié aux multiples talents. Les majors de promotion du printemps 2022 de McGill sont des citoyens du monde aux trajectoires variées. Certains viennent de loin. D’autres ont grandi tout près d’ici. Grâce à leur brillant parcours universitaire, à leur leadership et à leur engagement – des qualités qu’ils déploient au service d’un monde meilleur – ces diplômés ont acquis le respect de leurs pairs. Le a réalisé une série d’entrevues avec quelques-uns d’entre eux. Voici l’échange mené avec Samuel Balcazar Castellanos, qui a prononcé le discours d’adieu de la cérémonie de la Faculté des arts, le 30 mai dernier.
D’où venez-vous?
C’est un peu compliqué. Je suis né à Quito, en Équateur. Mes parents sont équatoriens, mais nous avons déménagé au Venezuela quand j’avais six mois et je ne suis pas retourné vivre en Équateur depuis. Au cours des huit années qui ont suivi, j’ai habité dans quatre villes du Mexique. Puis, à l’âge de onze ans, j’ai déménagé au Koweït, où j’ai vécu jusqu’à la fin de mon secondaire. Je considère que je viens de tous ces endroits, dans une certaine mesure. Mais à l’heure actuelle, je me considère chez moi quand je suis chez mes parents, peu importe où ils se trouvent.
Pourquoi avez-vous choisi l’Université McGill?
Comme étudiant international, j’ai toujours été attiré par l’excellente réputation de McGill. Quand je préparais ma demande d’admission, j’ai remarqué que l’Université offrait le cheminement Joint Honours, une option attrayante pour moi à l’époque : à 18 ans, j’hésitais encore entre différents domaines d’études. Je savais qu’avec la formation rigoureuse de McGill, j’allais constamment être appelé à me dépasser et que je serais entouré de gens brillants et exceptionnels. Et la cerise sur le gâteau? L’Université était située à Montréal. C’était le choix idéal pour moi.
Quel diplĂ´me avez-vous obtenu?
J’ai suivi un cheminement Joint Honours en économie et finance, avec mineure en développement international. Le recoupement entre ces disciplines me fascine.
Quelle a été votre première impression du campus?
J’ai trouvé la vue sur le Pavillon des arts, depuis le portail Roddick, époustouflante. Je me rappelle encore combien j’étais heureux quand j’ai compris que j’allais étudier ici pendant quatre ans. J’étais aussi très impressionné par le sens de la mode des McGillois. J’aimais beaucoup leur style.
Quels ont été les moments forts de votre parcours à l’Université McGill?
Les possibilités d’apprentissage sont presque illimitées ici. Il y a mille et une pistes à explorer pour vivre une expérience enrichissante, dépaysante et très formatrice. J’ai particulièrement aimé mon mandat comme rédacteur pour le magazine McGill Business Review, mon stage aux Nations Unies, et la préparation d’ateliers pour étudiants pour le Bureau des stages de la Faculté des arts.
Quels sont vos trois endroits préférés sur les campus de McGill?
J’aime tout particulièrement le 5e étage de la Bibliothèque McLennan. Pas seulement parce que j’y passais tout mon temps en période d’examen, mais aussi parce que selon l’endroit où on s’assoit, on voit très bien le campus inférieur.
Le gymnase Currie.
Les bancs le long du chemin qui mène du portail Roddick au Pavillon des arts. Mais pas en hiver.
Quelles sont les plus grandes difficultés auxquelles vous avez fait face durant vos études à McGill, et comment les avez-vous surmontées?
On sait bien qu’il peut être épuisant d’essayer de tout gérer en même temps. Comme je tentais à la fois de réussir un programme d’études exigeant, de maintenir un mode de vie équilibré et durable et de trouver ma vocation, il m’arrivait de me sentir complètement exténué. Particulièrement pendant la période où tout se faisait en mode virtuel, je me sentais souvent détaché de la réalité et je manquais de motivation.
En me concentrant sur ma santé mentale et en apprenant à lâcher prise, j’ai réussi à surmonter graduellement ces difficultés. La capacité de voir le bon côté de chaque situation et de décomposer une tâche en éléments plus petits et plus faciles à gérer m’a permis d’envisager les choses avec une meilleure stabilité mentale.
En ce moment, j’y vais une étape à la fois. C’est plus facile comme ça. Par ailleurs, il faut souligner que ça a été extrêmement important pour moi de m’entourer de gens qui ont à cœur de me voir réussir. Un bon réseau d’entraide, ça change tout.
Que comptez-vous faire Ă court et Ă long terme?
Plus tard cette année, je vais commencer un emploi comme consultant et j’en suis fou de joie. À long terme, bien, c’est encore trop tôt pour le savoir.
Parlez-moi de votre faculté et de vos camarades de classe. Quelle a été leur importance dans votre expérience à l’Université McGill?
L’expertise des professeurs a été centrale dans mon parcours. Au-delà du cursus, j’ai pu élargir mes horizons grâce à leur perspective sur des sujets d’intérêt et sur la discipline enseignée. L’expérience dont les enseignants nous font part est révélatrice et je n’ai pas de mots pour décrire l’importance de leur rôle.
Pour ce qui est de mes camarades de classe, c’est à eux que je dois les plus beaux moments de mon parcours universitaire. J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir échanger avec des gens si intelligents et si accomplis. Chaque personne qu’on rencontre peut nous ouvrir la porte à une foule de nouvelles connaissances. Une mention spéciale à mes camarades du cours d’économie cheminement Honours : nous nous sommes épaulés tout au long de notre programme universitaire. Les groupes d’étude, les séances de révision, les pauses café… ils vont terriblement me manquer.
Quel conseil donneriez-vous aux nouveaux Ă©tudiants mcgillois?
C’est plus facile à dire qu’à faire, mais il ne faut pas se comparer aux autres. C’est votre parcours, vos études, votre trajectoire. Personne d’autre ne devrait faire de choix à votre place. Les comparaisons ne peuvent que vous causer des tracas et vous faire dévier de vos objectifs.
J’aimerais aussi rappeler aux étudiants que nous sommes tous responsables de créer l’expérience universitaire que nous souhaitons vivre. Engagez-vous dans des projets qui vous intéressent, faites des rencontres et soyez proactifs. Quels que soient les objectifs que vous souhaitez atteindre lors de votre séjour à McGill, sachez que ces objectifs sont à votre portée.
Quels sont les problèmes les plus importants auxquels le monde fait face aujourd’hui? Pensez-vous que nous saurons les résoudre et changer les choses?
À mon avis, le fait de s’accrocher à notre ancien mode de vie est un des plus gros obstacles, au moment même où des menaces persistantes comme la pandémie et la crise climatique nous forcent à réévaluer nos priorités et à nous concentrer sur ce qui compte vraiment : le bien-être, les relations interpersonnelles, la bienveillance.
Un grand nombre de problèmes sociaux, liés à l’injustice et à la discrimination, nous empêchent de vivre en harmonie. Ces problèmes sont extrêmement complexes et sont souvent enracinés dans la structure même de la société; pour s’y attaquer de front, il est nécessaire de s’engager fermement et d’apprendre de nos erreurs. J’espère qu’avec toutes nos connaissances, nous allons comprendre et assumer notre part de responsabilité, et agir. Je crois fermement que les petits changements positifs peuvent avoir d’importantes retombées. Tout comme les taux d’intérêt composé. Désolé, je n’ai pas pu m’empêcher!
Mais, plus sérieusement, c’est l’action qui engendre le changement.