Ď㽶ĘÓƵ

De McGill au Cirque du Soleil

Diplômée de la Faculté des arts, Andrea Zhu redécouvre Montréal en réalisant un rêve d’enfance

Plus jeune, Andrea Zhu (B.A. 2013) était gymnaste et rêvait de faire partie du merveilleux monde du Cirque du Soleil. Aujourd’hui, elle travaille pour l’entreprise de divertissement renommée – pas en tant qu’acrobate, mais comme conseillère principale en stratégie et transformation.

Pour s’y rendre, elle a suivi un parcours sinueux. Les cheminements de carrière étant bien moins définis qu’autrefois, Mme Zhu a tracé sa propre voie, guidée par son instinct, son appétit d’acquérir de nouvelles compétences et sa capacité de prendre des risques calculés. Tout a commencé dans une entreprise britannique de boissons. Ensuite, elle a intégré une entreprise en démarrage technologique de la côte ouest américaine, avant de revenir à Montréal, dans le quartier Saint-Michel, où se situe le siège social international du Cirque. En compagnie de cinq autres conseillers, elle travaille dans un espace ouvert situé au deuxième étage et qui donne sur un grand studio où s’entraînent les artistes.

Dans sa rĂ©flexion, Mme Zhu reconnaĂ®t qu’elle a appris Ă©normĂ©ment depuis son passage Ă  McGill. « Parfois, il y a une voie dĂ©jĂ  tracĂ©e. Quand ce n’est pas le cas, il faut se dĂ©brouiller.Ěý»

« Une ville Ă  dĂ©couvrirĚý»

Mme Zhu a fait la majorité de ses études primaires en français, avant de fréquenter une école de Baccalauréat international à Ottawa. Elle a choisi McGill pour sa réputation, mais aussi pour vivre à Montréal.

« C’est une ville magnifique qui offre une qualitĂ© de vie extraordinaireĚý», soutient-elle. « La culture est accessible et omniprĂ©sente; en parcourant les quartiers, nous nous enrichissons de belles expĂ©riences, surtout lorsqu’on vient d’une plus petite ville.Ěý»

Après sa première année à l’Université, Mme Zhu, qui parle également mandarin, a pris un semestre sabbatique pour travailler au pavillon du Canada à l’Exposition universelle de 2010, à Shanghai. Elle faisait partie des 15 candidats sélectionnés pour représenter le pays. Heureux hasard, c’est le Cirque du Soleil qui a conçu le pavillon. C’était le début d’une histoire qui connaîtra son dénouement quelques années plus tard.

De retour à McGill, Mme Zhu fait une majeure en relations de travail, un programme offrant des cours d’économie, de sociologie et de gestion. Pendant ses études, elle soumet sa candidature quelques fois au Cirque, sans toutefois obtenir de réponse.

Nouvellement diplĂ´mĂ©e, elle repart Ă  l’étranger. « Je voulais dĂ©marrer ma carrière, et il me semblait que dans une ville comme Londres, les bonnes occasions ne manqueraient pasĚý», explique-t-elle. Elle envoie donc des demandes d’emploi au Royaume-Uni, avant de s’envoler vers sa capitale pour y passer des entrevues. Dans une ville oĂą beaucoup de diplĂ´mĂ©s d’Oxford, de Cambridge et de l’Ivy League compĂ©titionnent pour des emplois, Mme Zhu affirme que « la marque McGill est reconnue, ce qui n’est pas le cas pour toutes les universitĂ©sĚý».

« Partir vivre sur un autre continent, sans emploi, reprĂ©sentait un gros risqueĚý», se souvient-elle. Mais le jeu en vaut la chandelle. Elle est embauchĂ©e par Innocent Drinks, un populaire fabricant de smoothies et de jus, oĂą elle doit Ă©tablir des pratiques de prĂ©vision de la demande pour les bureaux europĂ©ens de l’entreprise. « Travailler et vivre en Europe m’a permis de dĂ©couvrir une autre partie du monde.Ěý»

Ajouter des cordes Ă  son arc

Mme Zhu a toujours cherchĂ© Ă  acquĂ©rir de nouvelles compĂ©tences et Ă  s’adapter en fonction des besoins du marchĂ© du travail. Par exemple, elle a rapidement rĂ©alisĂ© qu’avec un diplĂ´me de la FacultĂ© des arts, elle devait davantage faire ses preuves pour un poste qui exigeait de fortes compĂ©tences quantitatives. Elle a donc suivi des cours en ligne, participĂ© Ă  des ateliers et saisi toutes occasions d’apprendre sur le tas. « Pour moi, le dĂ©veloppement ne s’arrĂŞte pas après les Ă©tudesĚý», raconte Mme Zhu.

Après trois ans au Royaume-Uni, elle a commencĂ© Ă  s’intĂ©resser Ă  la culture des start-ups technologiques et de l’entrepreneuriat. Elle s’est renseignĂ©e sur Silicon Valley, est entrĂ©e en contact avec des ressources clĂ©s, et s’est rendue Ă  San Francisco pour Ă©toffer ses connaissances. Elle finit par dĂ©crocher un emploi dans l'entreprise en dĂ©marrage d’un ami. « Je me suis simplement lancĂ©e et j’ai dĂ©mĂ©nagĂ© lĂ -basĚý», se souvient-elle.

L’expĂ©rience fut « très intenseĚý» et utile, mais l’entreprise n’arrivait pas Ă  prendre son envol. Après quatre mois sans salaire, Mme Zhu a dĂ» abandonner l’aventure pour assurer sa santĂ© financière. (Elle a finalement Ă©tĂ© payĂ©e et l’entreprise a trouvĂ© ses assises.)

En 2016, elle apprend que le Cirque du Soleil cherchait à pourvoir un poste dans son équipe d’analytique. Convaincue que son profil correspond à l’emploi, elle sollicite une recommandation auprès d’un producteur du Cirque rencontré à Shanghai et devenu depuis un mentor. Cette fois, armée d’une référence et de quelques années d’expérience pertinente, elle est convoquée en entrevue et obtient le poste.

Peg Brunelle, conseillère en carrières Ă  la FacultĂ© de gestion Desautels, a connu Mme Zhu alors que celle-ci faisait une mineure en gestion. « Elle savait oĂą elle voulait aller et a dĂ©ployĂ© les efforts nĂ©cessaires pour y arriver, raconte Mme Brunelle. Elle Ă©tait très proactive dans sa recherche d’emploi, ce qui prouve que lorsqu’on a un objectif prĂ©cis et qu’on prend les mesures qui s’imposent, il n’y a pratiquement aucune limite Ă  ce qu’on peut accomplir.Ěý»

Un mariage de deux univers

Depuis son arrivĂ©e au Cirque il y a trois ans, Mme Zhu a travaillĂ© avec la haute direction sur plusieurs projets de croissance. Son projet actuel consiste Ă  optimiser le calendrier des spectacles, ce qui nĂ©cessite « beaucoup de modĂ©lisation et de conversations avec diffĂ©rentes Ă©quipes – infrastructures, planification de tournĂ©e, marketing, etc. – afin de tout mettre en placeĚý». « Il s’agit d’un travail de consultation interne, qui offre de rĂ©elles et prĂ©cieuses possibilitĂ©s de connaĂ®tre mes collègues et de collaborer avec eux Ă  la rĂ©solution d’enjeux d’affaires.Ěý»

Son rĂ´le lui permet Ă©galement de rencontrer des artistes pendant leurs sĂ©jours au siège social. Elle a ainsi un « aperçu de leur univers, et vice-versaĚý».

Dans ce milieu de travail multiculturel qui marie affaires et crĂ©ativitĂ©, Andrea Zhu est « dans son Ă©lĂ©mentĚý».

Back to top