Ď㽶ĘÓƵ

Internship Spotlight: Carl Cenerelli - L’Institut d’études politiques (Sciences Po)

Carl Cenerelli, stagiaire, dans les magasins des archives de Sciences Po.

Je viens de complĂ©ter mon stage au DĂ©partement archives de la Direction des ressources et de l’information scientifique (DRIS) de Sciences Po. Je tenais Ă  vous remercier de votre gĂ©nĂ©rositĂ©, puisque la bourse Susan Casey Brown m’a permis de financer la quasi-totalitĂ© du stage.Ěý

L’étape du récolement : Carl Cenerelli, stagiaire aux archives de Sciences Po.

Ěý

Le choix du stage était étroitement lié à mes études en histoire. Je souhaitais mieux comprendre le processus de construction de l’Histoire ainsi que le fonctionnement des archives, institutions fondamentales de la recherche historique. L’Institut d’études politiques (Sciences Po) fut un choix idéal pour pallier ces ambitions, puisqu’il jouit d’une excellente réputation. En effet, il s’agit de l’université de référence, en France, pour les sciences politiques.

Le Département archives existe sous sa forme actuelle en 2021, conservant les archives institutionnelles, électorales et politiques de l’IEP.

Ma responsabilité principale fut de classer le Fonds Jacques Barrot, qui regroupe les documents personnels de cet homme politique centriste français. Un colloque se tiendra en décembre à l’occasion du 10e anniversaire de son décès; cette utilisation concrète des documents que je classais m’a démontré l’importance réelle de mon travail de stagiaire.

Ainsi, j’ai eu l’occasion de traiter un fonds du début à la fin. J’ai commencé par l’étape du récolement, lors de laquelle il a fallu ouvrir chaque boîte du fonds et assigner un thème à chaque dossier. De surcroit, il était important de noter la typologie – c’est-à-dire les types de documents présents, tels que la correspondance, les rapports, les listes et ainsi de suite – de chaque dossier.

À la suite du récolement, j’ai réalisé une première proposition de classement sur papier. J’ai décidé de diviser les documents de Jacques Barrot selon le parti ou le groupe politique auquel il appartenait au moment de la production du document en question. Après plusieurs relectures du plan de classement par ma cheffe, archiviste, ainsi que par la responsable du département, j’ai pu commencer le reconditionnement des boîtes. C’est à cette étape que j’ai physiquement regroupé les dossiers et que je les ai mis dans de nouveaux cartons.

À présent, ces documents seront conservés dans les magasins du sous-sol de l’immeuble où se trouvent les archives. Ensuite, les lecteur·rice·s pourront faire une requête de consultation par le portail numérique des archives pour accéder à des cartons spécifiques.

Je reviens, à présent, aux objectifs énumérés au début de cette lettre. Ils sont tous liés à un supra-objectif : être un meilleur historien. Je crois qu’en considérant cet objectif, ce stage fut incroyablement utile. J’ai été témoin de l’importance des archives, ainsi que des silences que l’on introduit lors du classement d’un fonds. Les archives ne peuvent tout simplement pas fonctionner sans un financement adéquat – s’il n’y a plus suffisamment d’argent pour acheter des boîtes d’archive, l’Histoire en souffre. J’ai également réalisé qu’on ne peut simplement tout dire dans un plan de classement. Il y a un certain nombre d’informations qui doivent être omises pour des raisons de breveté; la personne qui consulte le fonds doit être consciente de cette réalité et être curieuse, en conséquence.

Des professeurs avaient déjà soulevé certaines de ces considérations dans les cours d’historiographie et d’Histoire que j’ai suivis à l’Université McGill. L’idée des silences, que j’ai mentionnée ci-dessus, est tirée de l’ouvrage Silencing the Past, de Michel Trouillot, ouvrage récurrent desdits cours.

Le produit final du stage : les 46 cartons du fonds Jacques Barrot.

En effet, mon parcours académique à McGill m’a bien préparé pour ce stage, et ce stage m’a bien préparé pour la continuation de mon parcours académique.

J’ai vécu une expérience intéressante et agréable, en grande partie grâce à mes formidables collègues. Bien que je souhaite poursuivre une carrière en recherche, je garderai le métier d’archiviste en tête. Dans tous les cas, ce stage a affiné mes compétences de recherches, ce qui sera bénéfique pour mon futur mémoire de maîtrise et mon éventuelle thèse de doctorat, voire pour toute ma carrière.

Merci aux fondateur·rice·s des International Experience Awards de l’Université McGill, ainsi qu’à vous, M. Brown – ce soutien financier m’a permis de pleinement vivre l’expérience formatrice que fut ce stage.

Back to top